Des BMW pour les ministres
Par Kamel Moulfi – Les véhicules garés dans les parkings ou devant la porte même du siège des ministères donnent une idée du train de vie indécent mené par les institutions de l’Etat en charge de la gestion des affaires du pays. Les dépenses, «sans compter», pour assurer des privilèges démesurés aux hauts fonctionnaires – salaires mirobolants, véhicules haut de gamme, résidences de luxe, voyages à l’étranger et autres avantages –, n’ont aucun rapport avec la qualité d'une médiocrité inimaginable du service assuré par ces institutions pour répondre aux besoins de la population confrontée à des difficultés qui empoisonnent la vie quotidienne. Tous les secteurs sont touchés. Dernièrement, une commission formée d’élus locaux de la wilaya d’Alger a fait une tournée d’inspection dans les établissements scolaires de la capitale et y a découvert une situation indigne d’un pays dont les responsables ne cessent de répéter qu’il n’a aucun problème financier. Certains établissements sont dans un état d’abandon total : surcharge des classes à cause du déficit en structures scolaires, pas de chauffage, absence d’hygiène, cantines sans équipement de cuisine ni électricité, encadrement insuffisant en personnel enseignant et en surveillants, insécurité aux abords des établissements. Pourtant, on dit que de gros moyens financiers sont déployés par le ministère de l’Education nationale et par la wilaya d’Alger en direction de ces établissements. Quant aux hôpitaux, tout le monde connaît leur situation ; sans «piston», il est impossible de se faire soigner convenablement. On a l’impression que le personnel censé être au service du public ne pense qu’à se servir d’abord sous prétexte que le mauvais exemple est donné par la haute hiérarchie. Comment alors s’étonner que les fauteurs de troubles trouvent autant de facilités à «remonter» les gens contre l’Etat. Le terreau est si fertile. Le cas de Ghardaïa en est la parfaite illustration.
K. M.
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