Polémique autour de l’éligibilité du Premier ministre Abdelmalek Sellal à l’élection présidentielle
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a procédé, aujourd’hui lundi, à l'installation de la Commission nationale de préparation des élections présidentielles. Présidée par le Premier ministre, cette instance a pour mission de «veiller à la réunion de l'ensemble des conditions matérielles et humaines en vue du bon déroulement et la réussite de cette importante échéance électorale». Une annonce qui pose d’ores et déjà une problématique juridico-politique. D’un point de vue éthique et logique, la personne qui préside une telle commission, même dans une démocratie formelle, ne doit pas se porter candidate à des élections. Ce qui reviendrait à dire que la candidature du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui était évoquée avec insistance par les médias et la vox populi depuis déjà un certain temps, au vu d’un certain nombre d’indices, serait de facto écartée. A la seule exception, cependant, si le Premier ministre décide, après avoir achevé toutes les procédures formelles d’installation de cette commission, de s’en retirer, pour présenter éventuellement sa candidature conformément à la loi. Or, jusqu’ici, on ne connaît rien des intentions de Sellal sur cette élection présidentielle, ni de celles, d’ailleurs, du président sortant qui continue à maintenir le suspense sur cette question pourtant déterminante pour l’avenir politique de l’Algérie, laissant s’amplifier les spéculations et ajoutant à l’incertitude qui plane dans le pays depuis son hospitalisation. Présentée comme une sorte de «plan B» pour suppléer à une éventuelle défection de Bouteflika, usé par la maladie, l’hypothèse d’une candidature de l’actuel chef de l’exécutif serait toutefois perçue comme un choix de «continuité» pour le pouvoir. D’où les craintes exprimées par les candidats de l’opposition d’un verrouillage du prochain scrutin au profit du candidat favori de l’administration.
R. Mahmoudi
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