Amnesty dénonce les atteintes aux droits de l’Homme aux Etats-Unis
Dans un communiqué transmis à Algeriepatriotique, Amnesty International Algérie dénonce «la politique du deux poids deux mesures en matière de droits humains pratiquée par les Etats-Unis» qui n’ont toujours pas fermé leur camp de détention sur la base de Guantánamo Bay, enclave américaine en territoire cubain. Le communiqué fait observer que «douze ans après l’arrivée des premiers prisonniers à Guantánamo, attachés dans des avions comme des marchandises, plus de 150 hommes y sont toujours détenus, la plupart sans avoir été inculpés ni jugés». Le vide juridique dans lequel se trouvent ces prisonniers a suscité de vives critiques de la communauté internationale, aussi bien dans les pays qu’au niveau des organisations de défense des droits de l’Homme. Pourtant, «l’une des premières décisions officielles prises par le président Barack Obama, lorsqu’il est entré en fonction, fut d’ordonner le 22 janvier 2009 la fermeture de Guantánamo dans l’année», a rappelé Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International. Amnesty International souligne que «sur les quelque 800 détenus qui y ont été incarcérés, moins de 1% ont été déclarés coupables par une commission militaire – et, pour la majorité d’entre eux, à l’issue d’une négociation de la peine avant le procès». «Beaucoup ont subi de graves atteintes aux droits humains, notamment des disparitions forcées et des actes de torture, mais l’accès à des recours leur est systématiquement refusé et l’obligation de rendre des comptes est minimale», a déclaré Erika Guevara Rosas. «L’impunité pour les crimes relevant du droit international, tels que la torture et les disparitions forcées, commis contre des détenus, notamment à Guantánamo, est une injustice qui perdure et revient pour les États-Unis à bafouer leurs obligations internationales », poursuit Erika Guevara Rosas. Un groupe d'experts indépendants des Nations Unies avait appelé les États-Unis à respecter et assurer les droits à la vie, à la santé et à l'intégrité physique et morale des détenus de la prison de Guantánamo,, alors que plusieurs d'entre eux étaient en grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire. Amnesty International met en évidence l’hypocrisie des dirigeants américains en faisant remarquer que si le bagne de Guantánamo, s’était trouvé dans un autre pays, les États-Unis n’auraient pas manqué de le condamner. Amnesty International appelle à lever le secret qui entoure les violations commises par des militaires ou des agents des renseignements américains et à déférer à la justice les responsables présumés de crimes commis à Guantánamo, quel que soit leur poste. Selon Amnesty International «les États-Unis comptent sur d’autres pays pour faire ce qu’eux-mêmes refusent, à savoir accueillir des prisonniers libérés qui ne peuvent être rapatriés. De ce fait, même ceux qui obtiennent une décision judiciaire en faveur de leur libération risquent d’être maintenus en détention. En décembre 2013, trois Chinois d’origine ouïghoure ont été transférés vers la Slovaquie, plus de cinq ans après qu’un juge fédéral américain a conclu à l’illégalité de leur détention». A ce propos, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait condamné cette décision, car il s’agissait, selon lui, de membres du Mouvement islamique du Turkestan oriental, classé dans la catégorie des groupes terroristes et sanctionné par les Nations unies.
Kamel Moulfi
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