Préoccupations politiciennes
Par Kamel Moulfi – La télévision publique, qui n’est plus l’Unique depuis l’apparition «spontanée» de concurrentes qui ont déjà les faveurs des Algériens, laisse deviner, dans l’opacité ambiante, les rares signes émanant du sommet de l’Etat face à l’échéance de l’élection présidentielle qui se rapproche inexorablement. Le Premier ministre, même s’il s’en défend, profite de ses tournées sur le terrain pour développer un véritable discours électoral en faveur de la «continuité» présentée comme la seule condition à la stabilité du pays ; en face, Amar Saïdani poursuit obstinément son forcing médiatique autour du président sortant, qu’il pousse vers un quatrième mandat. Il va jusqu’à prétendre, comme s’il était son porte-parole, que Bouteflika est dans la course, alors que pour le chef de l’UGTA, Sidi-Saïd, implicitement, rien n’est encore clair de ce côté. Il y a comme deux campagnes électorales en une : la première pour l’annonce de la candidature de Bouteflika, et la seconde pour le candidat du pouvoir, supposé être le Président, mais il n’est pas exclu encore que, finalement, ce soit Sellal. Dans la société, en dehors des microcosmes où l’on parle de politique nationale souvent pour passer le temps en l’absence d’éléments d’analyse sérieux, le contexte est réfractaire aux préoccupations politiciennes pré-électorales, créées à partir d’artifices médiatiques. Au plan social, les enseignants n’ont pas été déboussolés par le suspense entretenu sur les élections présidentielles ; leurs syndicats reviennent à la grève dès dimanche et rien n’indique que le ministère de tutelle réussira à les en dissuader. Mais l’indice le plus probant vient de Ghardaïa où les heurts entre jeunes ne s’arrêtent pas. Le flou qui continue d’entourer leurs causes réelles ne permet pas de prévoir la fin des hostilités entre les deux communautés.
K. M.
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