Présidentielle : le RCD opte pour le boycott
Lors de la réunion de son conseil national, aujourd’hui vendredi, le RCD opte finalement pour la non-participation à la prochaine élection présidentielle. Dans son discours d’ouverture, le président du parti, Mohcine Bellabas, avait d’emblée annoncé la couleur : «L’échéance de l’élection présidentielle censée consacrer une rupture avec les pratiques frauduleuses en cours depuis 1962 par une légitimation populaire du pouvoir qui en appelle à un scrutin libre est encore une fois compromise.» L’orateur énumère les arguments justifiant le scepticisme de son parti sur ce scrutin : «La demande du RCD de dessaisir le ministère de l’Intérieur de la gestion des élections et l’institution d’une commission de gestion permanente et autonome, à l’instar de ce qui se fait chez nos voisins, bien qu’ayant été reprise par plus de 40 partis politiques et autres personnalités, a été ignorée et rejetée.» «Le flou et l’opacité qui ont prévalu durant toute cette période sur la présidentielle d’avril 2014 est un signe de plus sur le refus de l’alternance déjà consacré à travers le viol de la Constitution en 2008.» Pour conclure : «L’élection de cette année n’est rien d’autre qu’une tromperie continuellement reproduite. Ce sont les médecins d’une puissance étrangère – dont le Premier ministre récemment gratifié de contrats scandaleusement préjudiciables pour l’Algérie a commis un faux témoignage envers le peuple algérien – qui délivreront le certificat médical attestant des capacités physiques et mentales du candidat du système.» Marquant son retour à la scène politique après une longue éclipse, le RCD avait entamé des contacts avec les partis de l’opposition, y compris islamistes, avec lesquels il s’était déjà réuni au siège national du parti à El-Biar pour discuter des perspectives politiques relatives à la présidentielle et des démarches à entreprendre pour faire pression sur le pouvoir. Le groupe des cinq partis, auquel s’est joint l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, exige notamment la mise en place d’une commission indépendante de surveillances de l’élection présidentielle. Dans une déclaration à Al-Jazerra, à la veille de la réunion du conseil national de son parti, le chef du RCD considérait qu’après le refus d’une commission indépendante par le gouvernement, «les règles du jeu démocratique ne sont plus respectées».
R. Mahmoudi