Huit mouhafedhs dénoncent le «népotisme» d’Amar Saïdani
Les mouhafedhs éjectés par le très contesté secrétaire général du FLN n’ont pas tardé à réagir. Ces mouhafedhs de Béchar, Tébessa, Souk Ahras, Constantine, Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Biskra et El-Bayadh, qui se sont réunis aujourd’hui mercredi à Alger, ont vivement dénoncé le «népotisme» d’Amar Saïdani qui a «pris arbitrairement» la décision de les révoquer «sans le moindre motif». Dans une déclaration dont nous détenons une copie, ils considèrent que cette décision est «un dérapage dangereux» qui met en péril l’avenir du parti et qui aggrave la crise interne. Ils disent ne pas reconnaître la légitimité ni la décision de celui qui a pris les rênes du parti par «un coup de force» et qui obéit à une caste d’opportunistes et d’affairistes appâtés par les privilèges que leur confère cette formation politique. Ils appellent tous les militants sincères et jaloux de leur parti à se mobiliser pour mettre un terme à cette situation dans laquelle se trouve le FLN. La révocation de ces mouhafedhs intervient alors que le parti vit une crise profonde ; il est pratiquement divisé en deux. Les opposants à Saïdani disent avoir réuni toutes les conditions nécessaires pour la convocation d’une session extraordinaire du comité central (CC). Ils auraient réuni 257 signatures de membres du CC, ce qui représente le quorum exigé par le règlement intérieur du parti. Une demande a été déposée auprès du ministère de l’Intérieur pour obtenir l’autorisation de le réunir dans un hôtel à Alger. Pour certains opposants, la révocation de ces mouhafedhs reflète l’état de panique dans lequel se trouvent Amar Saïdani et ses «sponsors». Il faut rappeler que le SG du FLN a toujours minimisé l’ampleur de la fronde et mis au défi ses détracteurs de pouvoir réunir le CC. Il est allé jusqu’à affirmer qu’ils étaient chargés d’une «mission» qui prendrait fin en avril prochain. Juste après la présidentielle. Mais les frondeurs restent confiants et affirment qu’ils «finiront par récupérer» le FLN pour «le remettre sur les rails».
Sonia B.