Révocation de mouhafedhs par Saïdani : les militants se rebiffent

La décision d’Amar Saïdani de révoquer les mouhafedhs qui ne le soutiennent pas dans sa dérive totalitaire au sommet du FLN fait des vagues au sein de la base du parti. Les militants originaires des wilayas concernées par la décision arbitraire de révocation des mouhafedhs font entendre leur voix et tiennent tête au secrétaire général autoproclamé. Des militants de Bordj Bou-Arréridj, mais aussi des députés, des maires et des élus de l’APW et des APC, viennent de monter au créneau pour déclarer leur soutien total à leur mouhafedh limogé manu militari par Amar Saïdani, qui ne tolère aucune opposition à sa folle démarche en prévision de la présidentielle. La base militante de Bordj Bou-Arréridj rejette les accusations portées à l’encontre de leur mouhafedh et démontre, par son soutien à Noureddine Djaâfar, que ce dernier est bel est bien représentatif des militants, contrairement à ce qu’affirme l’apôtre du quatrième mandat. Réunis au siège de la mouhafadha de Bordj Bou-Arréridj, les militants se sont élevés contre la mise à l’écart du mouhafedh alors qu’il jouit de la confiance de sa base. Ils ont également rejeté la nomination de l’ex-ministre Moussa Benhamadi en tant qu’intérimaire de la mouhafadha, «en totale contradiction avec les statuts du parti». Les prises de décision ont été virulentes et totalement opposées au discours véhiculé par Saïdani, qui accuse huit mouhafedhs révoqués de ne pas soutenir la candidature du président Bouteflika pour un quatrième mandat et, donc, d’être incapables de mener à bien la campagne pour les prochaines présidentielles. Le mouhafedh Noureddine Djaâfar se défend et rappelle qu’il a été très actif durant toutes les campagnes de Bouteflika depuis 1999, date de sa première élection à la tête de l’Etat. Le mouhafedh souligne que c’est plutôt sa prise de position contre la démarche de Saïdani et le fait qu’il figure parmi près de 300 membres du FLN exigeant la tenue d’une réunion extraordinaire du comité central en urgence qui suscite le courroux de Saïdani. Les réactions d’hostilité aux décisions unilatérales du SG du FLN, qui veut casser toute contestation vis-à-vis de son action, vont certainement s’enchaîner dans les autres wilayas concernées par la mise à l’écart des mouhafedhs. Les réactions apporteront de l’eau au moulin de Belayat et de ses appuis, qui tentent de barrer la route à Saïdani dont les dérives et le «népotisme» mis en évidence par les militants risquent de faire imploser le parti entré en crise depuis des mois. Comme nous l’avions mentionné dans un précédent article, les opposants disent avoir réuni les conditions nécessaires pour la convocation d’une session extraordinaire du comité central. Ils auraient réuni 257 signatures de membres du CC, ce qui représente le quorum exigé par le règlement intérieur du parti. Une demande a été déposée auprès du ministère de l’Intérieur pour obtenir l’autorisation de se réunir dans un hôtel à Alger. Pour sa part, Saïdani met au défi ses détracteurs de pouvoir réunir le comité central.
Meriem Sassi
 

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