Ghardaïa : marche des malékites pour libérer les prisonniers

La situation reste tendue à Ghardaïa après plusieurs semaines d’affrontements intercommunautaires. La communauté malékite annonce une marche pour demain afin d’exiger la libération des manifestants ayant été arrêtés par la police lors des derniers heurts qui se sont soldés par deux morts et d’importants dégâts matériels. Une centaine de personnes ont été arrêtées et mises en détention provisoire à cause de leur prétendue implication dans des actes de vandalisme et de destruction de biens publics ou d’autrui. Les mêmes organisateurs de cette marche ont tenu un sit-in pour demander le maintien du chef de sûreté de wilaya dont le départ a été exigé par les Mozabites. La fissure entre les deux communautés est totale et le vivre ensemble est quasi impossible. D’ailleurs, un mot d’ordre a été lancé par les malékites pour boycotter les magasins des Mozabites. Ainsi, la ville de Ghardaïa offre à ses visiteurs un triste spectacle, avec la multiplication de vendeurs ambulants et des baraques de marchands de fruits et légumes, a-t-on appris d’une source locale. Les malékites n’achètent plus auprès des Mozabites qui détiennent l’essentiel du commerce. Les fruits et légumes se vendent à même le sol et sur les trottoirs. Les populations malékites se font livrer les produits de consommation par des mandataires venus de Tiaret. Les Mozabites, qui maintiennent leurs revendications, dont l’ouverture d’une enquête sur les agissements de la police locale, posent toujours le problème de l’insécurité qui règne dans la ville qui peine à retrouver son rythme normal et habituel. Ils parlent également d’un climat malsain qui pèse lourdement sur la population. Les différentes initiatives du gouvernement ont échoué. La population, prise entre deux feux, attend une solution définitive qui mettra fin au conflit et fera régner la paix et la sécurité dans la vallée.
Sonia B.