Le symbole profané
Par Karim Bouali – Amar Saïdani s’attaque depuis quelques semaines aux services de renseignement algériens et semble même tirer vanité de ce que sa cible principale soit le premier responsable de ces services. Alors que tout le monde, dans les institutions officielles, appelle et veut s’en tenir à la sérénité dans un contexte préélectoral particulièrement agité, Saïdani multiplie les provocations. Il le fait au nom du FLN dont il s’est emparé de la direction dans des conditions absolument floues. Patrimoine de tous les Algériens, le FLN a été transformé, après l’indépendance, en parti unique et consacré comme tel par la Constitution, destiné, dès cet instant, à être le parti au pouvoir ou plus précisément le parti du pouvoir en place, qui l’utilise pour créer et entretenir ses réseaux clientélistes et servir de machine électorale. L’irruption du RND dans la classe politique n’a pas réussi à produire une alternative au FLN, au contraire, il semble bien qu’elle ait conduit au résultat contraire en renforçant le rôle de l’ex-parti unique dans sa fonction d’instrument principal des luttes intestines qui opposent les clans du pouvoir. C’est ce qui explique les «coups d’Etat» plus ou moins scientifiques dont le FLN est régulièrement l’objet à chaque fois qu’il a été nécessaire de l’aligner au pouvoir en place : en janvier 1996, puis le fameux 8e congrès invalidé de mars 2003, ensuite la première opération de redressement en janvier 2005 et enfin la seconde campagne de redressement, en plusieurs phases, commencée en 2012, qui a abouti à placer Saïdani à la tête du FLN, et se poursuit à ce jour avec la contestation menée par Abderrahmane Belayat qui se considère comme le coordinateur légitime du bureau politique. Ceux qui avaient demandé, de longue date, que le sigle FLN soit restitué à tous les Algériens ont finalement eu raison. C’est, aujourd’hui, la seule façon de faire cesser cette mascarade orchestrée par Amar Saïdani qui porte atteinte à un symbole de la Révolution.
K. B.
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