Ligne rouge
Par Kamel Moulfi – Dans quarante-huit heures, si tout se passe bien pour Belayat et son groupe au sein du FLN, on n’entendra plus Amar Saïdani parler au nom de ce parti dont le sigle est porteur de valeurs qui lui interdisent, plus qu’à tout autre parti, la moindre dérive qui pourrait être assimilée à une atteinte aux symboles de la nation. Or, Saïdani après s’être emparé de la direction du FLN a franchi de la façon la plus irresponsable cette ligne rouge et, dans cette voie, personne ne l’a suivi, en dehors de «son» bureau politique. Isolé, rien ne peut empêcher sa destitution et rien ne pourra amortir sa chute. Saïdani a multiplié les déclarations insinuant qu’il parlait au nom du président Bouteflika. Il s’est révélé l’agent le plus actif dans la tentative de forcer le passage vers un quatrième mandat pour Bouteflika. A ce titre, et sans doute encouragé par d’autres milieux, il n’a pas hésité à faire dans la provocation par des propos calomniateurs à l’égard de l’institution militaire et, sûrement par ignorance, du chef de l’Etat lui-même, par incidence. Tout le monde a été surpris par la prétendue audace de cet individu venu de «nulle part», mais beaucoup ont compris qu’il n’était qu’un instrument au service d’une mafia aux abois, inquiète pour ses intérêts et prête à tout pour les protéger. La grosse bévue qu’il a commise en s’en prenant à une institution d’une importance capitale pour le pays a confirmé son caractère imprévisible et le danger qu’il risque de faire courir à ses propres sponsors. L’avertissement que lui a adressé publiquement l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, est significatif. La sortie de ce personnage du paysage politico-médiatique – comme le laisse prévoir l’article d’Algeriepatriotique – pourrait avoir comme effet immédiat de ramener la sérénité dans le débat qui précède la campagne électorale que s’apprêtent à lancer les candidats à l’élection présidentielle du 17 avril.
K. M.
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