L’indice de la bêtise
Par Karim Bouali – Sans la sollicitation de personne, Reporters sans frontières s’est autoproclamé «juge» de la presse dans le monde. Cette prétention, affichée depuis un peu plus d’une dizaine d’années, commence à friser le ridicule par sa vision néocoloniale ringarde. Son classement établi à partir de Paris obéit à une seule logique, arbitraire, qui veut que «ceux» du Nord soient toujours en tête et ceux du Sud tout à fait en bas, alors que tout le monde sait que les médias occidentaux sont esclaves de l'argent, mais ce critère ne compte pas pour RSF. Tout comme la désinformation, au service de la déstabilisation, qui est leur spécialité. Elle n’existe pas aux yeux de RSF. Pourtant, l’exemple du traitement de l’information sur ce qui se passe en Syrie et, maintenant, en Ukraine est une preuve indiscutable du rôle de cette presse dans la manipulation, le conditionnement, de l’opinion publique dans les pays occidentaux. Mais RSF regarde ailleurs, parce que les intérêts des puissances de l’argent l’exigent. En fait, la façon de cette organisation d’établir son «palmarès» ne diffère pas du mode opératoire utilisé pour le «climat des affaires», spécialité de la Banque mondiale, avec une synergie évidente entre ces «classeurs» intéressés. Si pour le «climat des affaires», les autorités algériennes concernées font semblant de lui accorder de l’attention et feignent de répondre à ce que cela suggère comme abandon de prérogatives de souveraineté nationale en matière de conduite du développement économique, le classement de RSF, par contre, est accueilli carrément avec l’indifférence qu’il mérite. Les journalistes algériens connaissent cette organisation qui n’avait pas hésité à les traiter de «relais du pouvoir» à un moment où ils étaient la cible du terrorisme. RSF, nourri à l’idéologie néocoloniale, ne peut voir les journalistes de nos pays que comme des porte-voix des autorités. Son classement est accueilli avec le même mépris.
K. B.
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