Pourquoi insiste-t-elle ?
Par Karim Bouali – Pourquoi Louisa Hanoune persiste-t-elle à vouloir rendre publique sa rencontre avec Gaïd-Salah ? Cette question intrigue les observateurs de la scène politique en Algérie. C’est la première fois, dans notre pays, depuis l’instauration du multipartisme, qu’un dirigeant de parti politique annonce dans une conférence de presse qu’il va rencontrer la personne qui occupe le poste de chef d’état-major de l’ANP, même si cette fonction est cumulée avec celle, plus politique, de membre du gouvernement, en tant que vice-ministre de la Défense, comme a voulu le faire remarquer la présidente du Parti des travailleurs. Des informations de ce type sont rares, y compris dans les rubriques confidentielles des journaux. Et si de telles réunions ont eu lieu, elles ont été gardées secrètes au point où personne, dans l’opinion publique, n’en a jamais rien su. Plus que la rencontre elle-même, c’est donc le fait d’en faire part publiquement à l’avance et s’agissant de Gaïd-Salah, qui soulève les interrogations, renforcées par le contexte préélectoral agité que traverse le pays. Louisa Hanoune, qui est perçue par les Algériens comme une personnalité de premier plan dans l’activité politique dans notre pays, suggère-t-elle que l'Armée a son mot à dire lors de la prochaine présidentielle, ce qui revient à semer le doute quant à sa transparence ? Insinue-t-elle que le chef d’état-major a des prérogatives qui l'autorisent à s'immiscer dans le domaine politique, sachant que son rôle se limite à représenter le Président en tant que ministre de la Défense nationale et non en tant que chef de l'Etat ? Cherche-t-elle, elle-même, l'implication de l'Armée en avril ? Chose impossible, puisqu'il n'y a pas de menace sur la République, comme c’était le cas lors des législatives de 1991/1992 et de la présidentielle qui allait suivre. Alors, qu’est-ce qui pousse Louisa Hanoune à lancer devant les journalistes qu’elle va rencontrer Gaïd-Salah ? L’explication est-elle dans la «cuisine» électorale qui se profile ?
K. M.
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