La scène politique en Algérie : harcèlements et pressions, la dernière carte à jouer ?
Les partis politiques FLN, RND, MPA, TAJ et probablement le PT, un parti satellite proche des partis au pouvoir, selon la radio populaire, cherchent un président selon la formule trois quarts. D’abord, ils délèguent Ahmed Ouyahia comme éventuel directeur de campagne, si Bouteflika se présente pour un autre mandat. Ces partis soutiennent une éventuelle candidature de Bouteflika. Mais le hic au sein des deux partis RND et FLN, c’est que leurs militants sont divisés, ils ne sont pas tout à fait d’accord pour un quatrième mandat. Depuis la venue de Saïdani, les dés ont été remplacés par d’autres plus au moins truqués, selon l’information qui circule de bouche à oreille. Il y a aussi la position des généraux militaires en retraite qui se sont investis cette fois-ci dans la politique, et font front et barrage à un quatrième mandat de Bouteflika ; ils ont jugé utile qu’il se retire pour se reposer et passe le fardeau à son remplaçant qui sera choisi par le peuple. Ces généraux retraités ne sont pas d’un poids moyen, ils pèsent lourd dans l’échiquier politique, loin des faiseurs des présidents, à l’instar de feu Larbi Belkheir, et il ne faut pas négliger leur point de vue. Ajoutons à cela Djamila Bouhired, la dame qui s’est opposée catégoriquement à la reconduction de Bouteflika pour un quatrième mandat : «Si Abdelaziz Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, je descendrai dans la rue pour manifester contre lui», a-t-elle déclaré au correspondant du journal Al-Qods El-Arabi à Alger. Djamila Bouhired ajoutera qu’elle descendra dans la rue pour aussi dénoncer «le mal fait à l’Algérie». Poursuivant son réquisitoire, elle considère que «la scène politique est minée», que «le vrai FLN n’existe pas, ce parti est actuellement entre les mains des trafiquants et des usurpateurs». A propos de la crise régionale, Bouhired se félicite que l’Algérie «en soit à l’abri pour le moment», mais, prévient-elle, «personne ne sait ce que réserve l’avenir pour ce pays qui a donné pour son indépendance 1,5 million de ses enfants». Djamila n’est pas seule dans son combat, derrière elle une troupe qui aspire à un changement politique. Djamila barre aussi la route à ceux qui traînent des casseroles depuis 1962. La dernière attaque du secrétaire général du parti FLN contre le DRS, le bouclier du pays, n’est pas venue de la pensée unique d’Amar Saïdani, mais d’un groupe diabolique, qui a tenté de duper l’opinion publique dans une opération kamikaze, une tentative échouée pour monter que le FLN et si fort que le DRS et même l’institution militaire en Algérie. L’amateurisme politique de certains opportunistes qui ont fait main basse sur certains partis les a fait tomber dans leur propre piège. Ces amateurs craignent pour leurs intérêts occultes après le départ de Bouteflika, ils savent bien qu’ils passeront devant le comptable de la nation, c’est pourquoi le mot est passé aux députés de la majorité pour ne pas voter l’imposition des grosses fortunes. Mais en raison de l’absence d’une base de calcul bien définie, le gros des «fortunes» en Algérie échappe au contrôle fiscal en dépit de l’existence de l’impôt sur le patrimoine, qui représente aujourd’hui une part «insignifiante» dans les recettes fiscales, a reconnu le ministre Karim Djoudi. Cela en raison du système déclaratif sur lequel repose le recouvrement fiscal actuellement. Ce qui paraît clair à l’opinion publique, c’est que cette force occulte qui s’est imposée a tenté diaboliquement d’essuyer le couteau sur l’appareil protecteur du pays qui est le DRS, profitant des derniers remaniements dans sa structure. Comme si rien n’est laissé au hasard, ils harcellent le Président pour qu’il se représente, leur dernière carte… Alors que la majorité silencieuse leur réserve sans aucun doute une bonne surprise qui est l’application de la transparence et la démocratie.
A. Ben