Le prédicateur syrien Mohamed Ratib Al-Nabulsi aux Algériens : «Faites attention aux discours provocateurs»
Les événements dramatiques que vit la vallée de M’zab n’ont pas laissé indifférent le prédicateur syrien Cheikh Mohamed Ratib Al-Nabulsi, l’une des personnalités les plus connues dans le monde musulman ; il a tenu à envoyer un message de paix aux habitants de Ghardaïa, dont il était l’invité en mars dernier. «En dépit des événements tragiques qui affectent la Syrie, je ne peux ne pas m’adresser aux Algériens, et notamment les habitants de Ghardaïa qui vivent une véritable sédition dont j’ai peur qu’elle n’atteigne le point de non-retour», s’inquiète Cheikh Al-Nabulsi dans son message vidéo. Qualifiant les habitants de la vallée du M’zab « d’humbles, de gentils et d’accueillants», le Dr Al-Nabulsi est certain que ces affrontements ethniques ne cesseront que si les habitants de Ghardaïa s’unissent et décident d’y mettre fin. «Les seuls qui pourront faire cesser ces affrontements sanglants sont les habitants de Ghardaïa, avec toutes les composantes sociales de la région. Peuple de Ghardaïa, la grâce de sécurité est l’une des plus grandes grâces de Dieu, et ne la connaît que celui qui l’a perdue. Alors, conservez-la.» Récitant des versets du Coran et des hadiths du Prophète Mohamed (QSSSL) qui mettent en garde contre l’effusion de sang des innocents, le prédicateur avertit contre toute provocation des conflits confessionnels, alimentés selon lui, par les ennemis de l’Algérie. Il appelle une énième fois le peuple algérien à faire preuve de vigilance contre les risques d’embrasement du pays. Rappelons que des personnalités algériennes ont, elles aussi, réagi face à l’escalade des affrontements communautaires à Ghardaïa, appelant à «la paix et la concorde au M’zab». Parmi elles, figurent Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre sous Boumediene et Chadli, Messaoud Aït Châalal, ancien ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, Belaïd Abdesselam, ancien Premier ministre, Mohamed Rezzoug, ancien ministre de la Communication, Abdelwahab Bakelli, également ancien ministre de la Communication, Abderrahman Hadj-Nacer, ancien gouverneur de la Banque centrale d’Algérie, Mohamed Messen, romancier, et Mohamed Aboulola, professeur à la faculté de médecine d’Alger. Les signataires de cet appel ont indiqué l’importance de désigner «une commission d’enquête et de réforme nationale, représentative, à même de diagnostiquer toutes les raisons du conflit, d’engager le dialogue et d’apporter les solutions durables aux problèmes en suspens».
Mohamed El-Ghazi
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