Une source à Algeriepatriotique : «Hamrouche ne se présentera que si l’Armée fait appel à lui»
La déclaration aussi surprenante qu’absconse de Mouloud Hamrouche, au lieu d’éclairer une opinion publique groggy, n’a fait qu’ajouter à la confusion générale. Finalement, dans les milieux initiés et dans la presse, on aura moins retenu le contenu de la déclaration que l’acte de l’ancien chef du gouvernement sous Chadli, lui-même. Certains y ont vu un préliminaire à une annonce de sa candidature à la présidentielle d’avril prochain, tandis que d’autres, sceptiques, ont cru y déceler une volonté de prendre part au débat auquel se sont joints, dernièrement, les généraux à la retraite Hocine Benhadid et Rachid Benyellès, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahimi et l’ex-avocat du FIS, Ali Yahia Abdennour. Mouloud Hamrouche, qui a eu à jouer un rôle central – et pas toujours positif – dans les graves événements qu’a connus le pays entre 1990 et 1992, s’est muré dans un silence de cathédrale depuis sa démission du gouvernement par le président Chadli. Sa sortie d’hier, à travers une déclaration diffusée «discrètement» par des journalistes connus pour être proches du «réformateur» à qui la presse privée doit sa prospérité actuelle, a été largement répercutée par les médias. Une source informée, jointe par Algeriepatriotique, explique que Mouloud Hamrouche «ne veut pas se jeter à l’eau, bien qu’il soit poussé par un certain cercle». L’ancien chef de gouvernement entrerait dans la course à la présidentielle «s’il est le candidat du système ou si un des deux acteurs principaux actuels de l’ANP font appel à lui», souligne notre source, qui estime que l’appel du pied de Mouloud Hamrouche à l’Armée – dont il a lui-même fait partie – signifie que «l’institution militaire, en s’immisçant dans la politique, n'a jusque-là fait que son devoir parce que, d'après lui, il n'y a pas de force politique capable de jouer son rôle». «En ancien militaire, poursuit notre source, il a tout de suite compris d'où soufflait le vent.» En somme, en confortant l'Armée, en faisant appel au changement et à la jeunesse et s’engageant – par-devers ses interlocuteurs – à ne pas rempiler au-delà d’un seul mandat pour assurer la transition, Mouloud Hamrouche a lancé sa ligne et attend que le poisson morde à l’hameçon.
M. Aït Amara