Un peuple dépolitisé ?
Par Karim Bouali – Si on demande aujourd’hui à un de nos compatriotes ce qu’il pense des événements dans le monde, on peut être à peu près sûr qu’il répondra : rien ! Une réponse spontanée qui ne surprendra que ceux qui ne connaissent pas l’Algérien moyen. Son comportement est parfois inspiré de la fameuse histoire de Djeha qui montrait une indifférence totale pour le feu qui dévaste son village et menace même sa maison pour peu qu’il épargne «sa» tête, dans une démarche d’un égoïsme totalement irresponsable. Les Algériens, particulièrement les jeunes, regardent leur intérêt immédiat qui se résume en quelques sigles comme AADL, Ansej… La course au logement ouverte par les annonces du gouvernement engage des centaines de milliers de personnes et les opportunités d’affaires que font miroiter les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics en font bouger autant. Sur ces questions, nulle trace de l’indolence ni de l'insouciance que les Algériens manifestent devant les graves événements qui secouent certaines régions du monde. Pourtant, cinq pays sont au bord de l'explosion : le Venezuela, l’Ukraine, la Turquie, la Thaïlande et le Bangladesh. Leur éloignement géographique ne doit pas signifier que nous nous en détournions en tant que peuple. L'Algérie ne vit pas sur une île ! Le plus grave est dans le double effet produit par ce désintérêt des Algériens : sur les problèmes internes, ils laissent la voie libre à des charlatans qui ont clochardisé la scène politique nationale et en ont fait un fonds de commerce, jouant parfois avec l'avenir du pays, et pour ce qui se passe ailleurs, en pensant que cela ne les concerne pas, ils offrent un terrain aux activistes financés et manipulés par les ONG étrangères HRW, Otpor, Amnesty, FIDH, etc., sous le couvert des droits de l'Homme, mais dont les accointances avec certains services secrets occidentaux sont un secret de Polichinelle.
K. B.
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