Benflis va-t-il se retirer après l’annonce de la candidature de Bouteflika par Sellal ?

Après l’annonce de la candidature de Bouteflika par le Premier ministre Sellal, la direction de campagne du candidat Ali Benflis estime que «ce qui vient d’être annoncé par le Premier ministre ne peut être considéré comme étant une déclaration officielle de candidature car un tel acte ne peut se faire par procuration». «Il est pour le moins étonnant que cette déclaration soit faite par le président de la Commission nationale de préparation des élections qui ne doit en aucun cas prendre partie dans ce scrutin», fait observer la direction de campagne de Benflis. Une réaction qui ajoute à la confusion ambiante et confirme l’embarras dans lequel se trouve actuellement Ali Benflis, le candidat le plus en vue de la présidentielle. Ce dernier avait déclaré il y a quelque temps à son entourage : «Si Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, je me retire» de la course à la présidentielle. Aujourd’hui, le suspense semble avoir été levé, sauf développement de dernière minute, puisque le président a fait savoir, par la voie du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qu’il briguera bel et bien un nouveau mandat pour les cinq années à venir. Que va faire Benflis si l’information se confirme ? Passera-t-il à l’acte en jetant l’éponge face à son ancien rival, l’issue du scrutin étant connue d’avance, ou tentera-t-il, malgré tout, de jouer pour l’honneur et de tenter le tout pour le tout, en dépit des obstacles d’ores et déjà mis en travers de son chemin vers El Mouradia ? La question se pose car parmi la flopée de candidats, ou plutôt de lièvres qui se bousculent au portillon de la présidentielle, seul Benflis – Hamrouche ayant joué la prudence en maintenant le secret sur ses intentions – fait figure de candidat sérieux, aux intentions plausibles. Le challenge est en tous cas risqué, surtout que pour Benflis la première tentative a été catastrophique, le scrutin de 2004 ayant été sanctionné par une victoire à la mesure de la folie des grandeurs affectionnée par Bouteflika et la défaite mémorable, voire humiliante pour Benflis. Ce dernier a d’ailleurs disparu dix ans de la scène politique, avant de réapparaître à nouveau avec des ambitions affichées, en toute confiance, pour le mandat de 2014. Benflis n’avait pas prévu apparemment que malgré toutes les apparences de faiblesse physiques et de fatigue que laissaient voir le président Bouteflika, le forcing fait par son entourage finisse par en faire encore une fois un candidat pour sa propre succession. Affaire à suivre.
Meriem Sassi
 

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