La terre [en] a tremblé
Par Kamel Moulfi – La preuve que l’annonce de la candidature de Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel a fait l’effet d’un séisme, c’est le tremblement de terre qui s’est produit, hier, vers 20h30, en plein journal télévisé, quelques heures après la déclaration de Sellal faite dans la matinée à Oran. La secousse a été diversement ressentie, a-t-on précisé, voire pas du tout, selon la proximité de l’épicentre. Le parallèle est saisissant avec la candidature du Président, qui, elle aussi, a eu un accueil modulé en fonction de la distance de chacun avec l’événement, exprimant toutes les nuances comprises entre les deux réactions extrêmes : l’indignation et l’indifférence. D’un côté, l'amère déception de ceux qui voient s’éteindre l’illusion d’une compétition électorale ouverte y compris à l’intérieur du système ; de l’autre côté, la maigre consolation de ceux qui ont la satisfaction d’avoir eu raison de ne pas y croire. Tout s’est passé comme dans un film, jusqu’aux figurants de luxe que sont les deux vedettes de l’écran, l’Américain Arnold Schwarzenegger et le Français Nicolas Hulot qui étaient présents à Oran pour la Conférence africaine sur l’économie verte, et qui ont été témoins de cet événement capital dans l’actualité politique algérienne. Il faut reconnaître que le contexte a été minutieusement choisi. Le suspense sur l’intention électorale du Président ayant été rompu la veille de la tripartite, le patronat est poussé à se prononcer pour compléter l’image consensuelle que le pouvoir veut donner à la candidature de Bouteflika. Le FCE qui traînait les pieds pour rejoindre l’alliance informelle déjà constituée par des partis politiques, des syndicats et des organisations de toutes natures, sera bien gêné s’il préfère garder le silence. Son appui au président-candidat semble tellement acquis qu’il ne surprendra personne. Mais si le FCE opte pour la neutralité, sa position ressemblerait à la réplique d’un séisme. La première, puisque, généralement, il y en a plusieurs.
K. M.
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