Hachemi Sahnouni conditionne son soutien à un quatrième mandat par une amnistie générale
Les résidus du parti dissous cherchent à peser dans le débat actuel, profitant de la vulnérabilité du pouvoir et de la classe politique en général. Par la voie d’un de ses anciens dirigeants, Hachemi Sahnouni, ce parti conditionne son soutien à un quatrième mandat pour le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, par l’annonce d’une amnistie générale susceptible, d’après lui, d’«effacer toutes les séquelles de la tragédie qu’a vécue notre pays». Dans un entretien à un journal électronique arabophone, paru aujourd’hui lundi, Hachemi Sahnouni rappelle le soutien que ses acolytes de l’ex-FIS et lui-même avaient apporté aux derniers mandats de Bouteflika, «pour sa politique sur la réconciliation nationale», mais avoue que ce projet «n’a pas atteint tous ses objectifs». Pour l’ancien prédicateur de la mosquée de Salah-Eddine El-Ayoubi d’Alger, «tout ce que cette politique a réalisé, c’est qu’elle a réussi à arrêter l’effusion de sang entre les Algériens». Pour lui, seul un décret annonçant l’amnistie générale «peut mettre fin aux séquelles de la tragédie nationale». Ce qui l’intéresse surtout est que cette amnistie générale puisse réhabiliter le Front islamique du salut dans «son droit d’exercer ses activités politiques, conformément, précise-t-il, aux lois et à la Constitution du pays». Abordant la situation actuelle, le porte-voix «toléré» du FIS se dit non surpris par l’annonce de la candidature de Bouteflika à la présidentielle d’avril prochain, mais le problème, selon lui, «se posera au niveau du Conseil constitutionnel qui devrait trancher la question de la validité de cette candidature au regard de l’état de santé du candidat». Mais il revient pour s’en prendre aux autres partis islamistes qui ont appelé à boycotter ce scrutin, considérant leur position comme étant «une fuite de la confrontation politique», au prétexte que «cela laisserait la place vide au candidat du pouvoir».
R. Mahmoudi