Foncier industriel : fort taux de rejet de dossiers d’opérateurs
38% des demandes en foncier industriel exprimées par les opérateurs économiques n’ont pas été satisfaites par L'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), durant l’exercice 2013. C’est ce qui ressort du bilan global des opérations des Calpiref, les antennes locales de l’Aniref pour l’année dernière. L’agence reconnaît dans son analyse que le taux de rejet demeure élevé (38%) et exprime, d’après elle, «la problématique de l’adéquation entre l’offre foncière et la demande des investisseurs». Pourtant, l’agence peut se targuer d’avoir attiré un nombre de plus en plus important de demandeurs en foncier d’investissement. A ce titre, le volume des dossiers traités, 7 627 en 2013, est en forte progression par rapport à 2012 (+43%). Cependant, le taux d’acceptation n’a pas dépassé 44% et correspond à 3 388 dossiers. D’après le bilan de l’agence, les dossiers industriels ont concerné 3 851 projets, en nette progression par rapport à 2012 (+40%). Dans ce chapitre, quelques 1 823 dossiers ont été retenus, soit un taux d’acceptation de 47%. Toujours dans ce registre des projets industriels, il est à noter qu’ils sont localisés essentiellement dans les zones d’activité (51%) et les zones industrielles existantes (10%), mais des concessions sont toujours accordées sur les nouveaux parcs industriels en cours d’aménagement (8%). Quant à la structure industrielle des dossiers retenus, l’Aniref indique qu’elle est diversifiée, avec 26% pour l’industrie des matériaux de construction, 24% pour les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE), 23% pour les industries agro-alimentaires (IAA), 16% pour l’industrie de la chimie, plastique et pharmacie. Les autres industries manufacturières (textile, cuir, bois, etc.) occupent une place modeste, mais en progression (11%), selon la même source. L’Aniref souligne que cette faible part relative des industries manufacturières peut s’expliquer par la vulnérabilité de cette branche, très fortement concurrencée par les importations. Le bilan de l’Aniref révèle, par ailleurs, que la répartition des demandeurs est en «mutation remarquable», avec l’émergence des wilayas des hauts-plateaux (49% des dossiers pour les 13 wilayas) qui dépasse les wilayas du nord (43% dossiers pour les 23 wilayas). L’impact des projets industriels retenus peut être considéré comme important, selon l’agence, qui précise que les investissements projetés d’un montant global estimé à 456 milliards de dinars sont en nette baisse par rapport à 2012, où le montant en question était de 558 milliards de dinars. Pour ce qui est des projections de création d’emplois, les investissements acceptés prévoient 215 000 postes pour les dossiers traités et 119 000 postes (138 000 en 2012) pour les dossiers acceptés, soit un écart de l’ordre de 44,5%. La demande potentielle en foncier industriel est évaluée à environ 4 900 ha et la demande satisfaite est estimée à 2 000 ha, soit un taux de satisfaction global de 41%.
Amine Sadek