Université : le Cnes dénonce «l’omerta, le clanisme et le clientélisme»
Le Conseil national des enseignants du supérieur alerte sur le manque de considération de plus en plus flagrant à l’égard de l’enseignant chercheur dans la société algérienne. Le Conseil déplore, aussi, «la gestion chaotique qui règne à l’université algérienne, caractérisée par les passe-droits, la loi de l’omerta, le clanisme et le clientélisme, et s’indigne devant toute forme de harcèlement touchant la dignité et l’honneur des collègues enseignants chercheurs». Pour le syndicat, «les responsables de certaines universités ont démontré un déphasage dangereux par rapport à la réglementation et à l’esprit d’éthique et de déontologie clamé par la tutelle». Le syndicat en veut pour preuve le cas de leur collègue, le Dr Kechida Sihem de l’université de Guelma, et ceux des enseignants du centre universitaire de Naâma, et d’Abdelhalim Azzouz, membre du bureau national. Tout en enregistrant «une relance du partenariat avec la tutelle», le Cnes invite «les enseignants chercheurs à une large mobilisation et une entière vigilance, afin de défendre leurs droits par tous les moyens légaux». Dans le communiqué parvenu à la rédaction, le syndicat tire la sonnette d’alarme «sur la dévalorisation du salaire de l’enseignant chercheur, à l’instar des primes zonales, comparativement aux autres secteurs, ce qui remet en cause la philosophie même de la restructuration de la grille nationale des salaires». Réuni en session ordinaire, le Cnes déclare en outre prendre acte des dernières avancées relevées dans le partenariat avec la tutelle. Il note «l’engagement pris par le ministre de réajuster le doctorat es science et le doctorat d’Etat, ainsi que la dernière initiative du ministre permettant de résorber le problème de logement, par l’affectation provisoire de logements finis au profit des enseignants chercheurs». Néanmoins, souligne le syndicat, «cette approche reste insuffisante et doit être complétée en ayant recours à d’autres formules telles que le LSP, le LPP, l’AADL…, afin de pallier le déficit croissant en logements».
Meriem Sassi