Les gardes communaux manifestent contre le 4e mandat
Les gardes communaux sont décidés à faire entendre leur voix. Répondant à l’appel de la Coordination nationale, des centaines d’entre eux sont sortis dans la rue à Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa. A Bouira, ils ont sillonné la ville en scandant des slogans anti-quatrième mandat. Conduit par le coordinateur national Aliouat Lahloul, les gardes communaux, fidèles à leur uniforme, s’opposent ainsi clairement à la reconduction du président sortant et, par ricochet, au maintien du système actuel qui risque de favoriser le retour en force des terroristes. Prenant la parole, Aliouat Lahloul atteste que les gardes communaux s’opposent à la «mascarade» du 17 avril prochain et sont prêts à tout faire pour y faire barrage. Les manifestants dénoncent les tentatives du pouvoir d’acheter leur silence. «Le Premier ministre nous invite à négocier. Mais négocier quoi ? Depuis des années que nous revendiquons nos droits, aucun responsable au gouvernement n’a daigné nous écouter. Aujourd’hui, nous sommes dans la rue», tonne le coordinateur national qui s’est élevé contre les arrestations des manifestants opposés au 4e mandat et à l’interpellation de journalistes. Le coordinateur national appelle les gardes communaux à s’unir et à éviter les tentatives de division. «Le pouvoir n’a ménagé aucun effort pour nous diviser, c'est à nous de lui répondre en nous unissant autour d'un même objectif qui est de redonner espoir à notre pays et défendre par-delà nos droits légitimes», a-t-il soutenu, mettant en garde contre des velléités de décréter une amnistie générale pour les terroristes. Des militants des droits de l’Homme ont pris part à cette marche qui a été sanctionnée par un sit-in devant le siège de la wilaya. Le même sit-in s’est déroulé dans le calme à Tizi Ouzou avec la participation de quelques centaines de gardes communaux. A Béjaïa, environ deux cents gardes communaux ont répondu à l’appel de leur Coordination nationale pour une journée de protestation devant le siège de la wilaya. Ils sont venus rappeler aux pouvoirs publics leurs promesses de répondre positivement à leur plateforme de revendications. Ils réclament principalement un traitement digne des sacrifies qu’ils ont consentis pour la nation. Interrogé par les journalistes sur place, le coordinateur des gardes communaux rappelle que tout ce que ses collègues demandent, c’est qu’ils puissent bénéficier d’une même retraite que les éléments de l’ANP, une prise en charge pour les malades et blessés et une meilleure couverture sociale. Interrogé sur ces informations relayées depuis plusieurs jours par les médias annonçant une marche et des sit-in des gardes communaux au niveau national pour exprimer leur refus d’un quatrième mandat, le porte-parole des gardes communaux de Béjaïa répond qu’ils préféraient rester neutres dans les affaires politiques. En effet, aucun slogan politique n’a été scandé lors de ce sit-in qui a duré un peu plus d’une heure, devant un dispositif de sécurité renforcé pour parer à tout débordement. Mais tout s’est passé dans le calme.
R. Aït-Ali et Sonia B.