Sellal démissionnera le 12 mars pour passer à la seconde phase de la campagne de Bouteflika
Le Premier ministre devrait déposer sa démission le 12 mars prochain, a-t-on appris de sources généralement bien informées. Abdelmalek Sellal, à qui est revenu «l’honneur» d’annoncer la candidature officielle d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, a donc attendu d’achever son périple à travers les 48 wilayas du pays pour quitter son poste et rejoindre le staff du président sortant, dont il devra diriger la campagne électorale. Une campagne entamée depuis plusieurs mois, en réalité, puisqu’il s’avère, désormais, que les sorties de Sellal étaient bel et bien destinées à faire la promotion du quatrième mandat en faveur de Bouteflika, en usant de sa fonction de chef de l’Exécutif et en utilisant les moyens de l’Etat pour faire la propagande exclusive à un candidat parmi les onze postulants pour la fonction de président de la République. Auparavant, des sources concordantes avaient indiqué à Algeriepatriotique qu’Abdelmalek Sellal était sur le point de «décrocher» le consensus des décideurs pour succéder à Bouteflika, malade, mais des circonstances qui restent à éclaircir ont fini par l’éloigner de ce «rêve», le maintenant dans la position de porte-voix au service du chef de l’Etat. Ces mêmes sources avaient également fait part du «scepticisme» d’Abdelmalek Sellal quant à la capacité de Bouteflika de briguer un quatrième mandat, laissant entendre, lui-même, dans une de ses déclarations publiques, que le Président devait «décider en son âme et conscience» de rempiler ou de se retirer. Le départ de Sellal du gouvernement n’est qu’un passage d’une étape vers une autre, dans le cadre d’une opération d’envergure, préparée de longue date, qui consiste à maintenir le statu quo et imposer un président impotent sous différents prétextes, au premier rang desquels celui de la «stabilité». Sellal devra, à partir du 12 mars, diriger la seconde partie de la campagne électorale, le candidat Bouteflika étant incapable de la mener lui-même. Il sera entouré des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, ainsi qu’un tout-venant de courtisans qui ont déjà eu à participer aux trois campagnes précédentes d’Abdelaziz Bouteflika, dont d’anciens directeurs à l’ENTV et Canal Algérie, de même que des chargés de communication détachés de différentes institutions publiques. Le candidat à sa propre succession a mobilisé tous les moyens de l’Etat pour «réussir» son difficile pari de convaincre l’opinion publique de la justesse de sa décision de se maintenir au pouvoir, malgré l’opposition d’une large frange de la société qui accuse son entourage de le «tenir en otage».
M. Aït Amara