Les gardes communaux marcheront à Alger le 19 mars
Les gardes communaux maintiennent leurs actions de protestation et de dénonciation du «quatrième mandat» et du «système oligarchique». Ainsi, le coordinateur national du mouvement, qui compte des milliers de ces agents recrutés dans les années 1990 pour combattre l’hydre terroriste, confirme l’organisation à travers une dizaine de wilayas de sit-in pour exprimer à nouveau leur rejet de la «forfaiture» actuelle et leur demande d’un changement pacifique. Ils ne renoncent pas à leurs sit-in prévus pour demain. La Coordination nationale vise par ces actions à répétition la préparation d’une marche de Bouira vers Alger qui devra avoir lieu le 19 mars. Malgré de lourdes pressions sur les membres de la Coordination qui ont été convoqués par les services du Premier ministère, les gardes communaux refusent d’abdiquer. Les engagements du gouvernement à satisfaire toutes leurs revendications socioprofessionnelles se heurtent ainsi à la détermination de la base qui ne croit plus aux promesses des dirigeants actuels. Conduits par le coordinateur national Aliouat Lahloul, les gardes communaux s’opposent ainsi clairement à la reconduction du président sortant et, par ricochet, au maintien du système actuel qui risque de favoriser le retour en force des terroristes. Lors de leur rassemblement de dimanche dernier, les gardes communaux ont dénoncé les tentatives du gouvernement visant à les faire taire à travers des promesses jugées électoralistes. Ils ont exprimé leur opposition à la «mascarade» du 17 avril prochain et sont prêts à tout faire pour y faire barrage. Les manifestants dénoncent les tentatives du pouvoir d’acheter leur silence. Jouissant d’un large capital sympathie auprès de la population, les gardes communaux comptent donc aller jusqu’au bout et s’invitent ainsi fortement et bruyamment à la présidentielle, en s’inscrivant en porte-à-faux contre la reconduction du président sortant. Fort d’un effectif de plus de 20 000 agents, ils ne reculent devant rien. Même si le Premier ministre est prêt à tout leur donner en leur accordant la revalorisation de l'indemnité de risque et d'astreinte qui passe de 75% à 95%, la prise en charge des heures supplémentaires depuis 2012, le réexamen des dossiers d'invalidité et signant un décret relatif au redéploiement de 18 000 gardes communaux dans les sociétés publiques, pour eux, le combat est désormais politique.
Sonia B.