Le sit-in des boycotteurs empêché de manière musclée
Le Front du boycott de la présidentielle du 17 avril a été empêché de tenir son sit-in prévu aujourd’hui à 11h au niveau du Sanctuaire du martyr, à Riadh El-Feth, sur les hauteurs d’Alger. Un dispositif policier impressionnant a été mis en place très tôt le matin, filtrant les accès vers ce point sensible. Même les journalistes n’ont pas pu y accéder pour faire leur travail. Les organisateurs, à savoir Ahmed Benbitour (ancien chef de gouvernement), Mohcine Belabbas (président du RCD), Mohamed Douibi (secrétaire général d’Ennahda), Abderrezak Mokri, (président du MSP), Sofiane Djilali (président du Jil Jadid) et Abdallah Djaballah (président du FJD), ont été repoussés de manière musclée ainsi que ceux qui les accompagnaient. Aucun d’entre eux n’a pu atteindre le lieu du rassemblement. Leur insistance et leurs tentatives de se frayer un chemin se sont heurtées à un véritable «mur» policier dressé sur le chemin. «Jamais le Sanctuaire du martyr n’a été sécurisé comme aujourd’hui», ironise un participant à cette manifestation avortée. La police dit agir conformément aux instructions du ministère de l’Intérieur qui a décidé d’interdire la campagne pour le boycott de la prochaine élection présidentielle. Le groupe des «Six» devra se réunir d’ici demain pour décider des suites à donner à leur mouvement contre le scrutin du 17 avril. De nouvelles actions sont en vue. Lors de leur dernière réunion jeudi dernier, ce groupe dit «front du boycott» a annoncé une série d’actions pour faire barrage sur le terrain à cette élection, qualifiée de mascarade électorale. Pour les membres de ce front, participer à ce scrutin «n'est qu'une caution à un processus porteur d’un danger imminent pour les intérêts et la stabilité du pays». Outre le rassemblement d’aujourd’hui «des directions des partis politiques et personnalités nationales, les boycotteurs ont annoncé un meeting populaire le vendredi 21 mars à 15h à la salle Harcha pour appeler au boycott des élections. Mais il est fort probable que cette autre action sera également interdite, car le ministère de l’Intérieur a déjà signifié son refus catégorique d’accorder des autorisations pour la tenue de meeting pour le boycott. Le front du boycott envisage, en outre, la mise en place d’une commission mixte chargée de la préparation d’une conférence nationale de dialogue sur l'avenir de l'Algérie et les mécanismes de la transition démocratique.
Sonia B.