Saïdani à un site arabophone : «Je suis le théoricien et le stratège de la campagne de Bouteflika»

Décidément, Amar Saïdani n’a pas froid aux yeux. Chassé par la porte, il revient par la fenêtre. Non content d’avoir trouvé son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem, à la dernière réunion du directoire de campagne de Bouteflika, il avait fini par quitter les lieux. Mais là il revient à la charge et se targue même d’être un peu la matière grise sur laquelle s’appuie le président sortant pour mener à bien sa campagne électorale et convaincre l’opinion de voter pour lui. «Je suis le théoricien et le stratège de la campagne de Bouteflika», lance-t-il sans crier gare, dans un entretien accordé au site d’information arabophone alhadath-dz.com. Un entretien dans lequel il s’étale joyeusement sur son prétendu rôle dans la campagne du président sortant à un moment où il est devenu un personnage gênant y compris dans le camp des partisans de Bouteflika. «Mon travail à la direction de la campagne électorale du président Bouteflika diffère de l'activité du FLN dans le cadre de l’élection présidentielle. Ma mission porte plus sur le domaine théorique et intellectuel. Elle concerne la meilleure façon de vendre l'image médiatique du Président et son programme à travers une stratégie de marketing et une réflexion sur les méthodes optimales pour atteindre les électeurs», soutient-il, se plaçant visiblement au-dessus de la mêlée dans toute cette agitation autour du comité de campagne de Bouteflika. Pour lui, le rôle de son parti est à un niveau plus bas. Il sera, ainsi, plus porté sur les activités de terrain proprement dites, et tendant à «échanger avec les gens, leur fournir le programme électoral du candidat et faire la promotion de ses réalisations dans les 48 wilayas du pays ». Lorsque le chef du FLN est interrogé sur les voix, notamment celles des jeunes, au sein de l’opinion, dénonçant le quatrième mandat de Bouteflika, le personnage est piqué au vif et se lance dans une violente diatribe. «Qui sont ces jeunes ? De qui parlez-vous ? Ils représentent qui ? Parmi ces femmes, qui est à la tête du mouvement du soi-disant Barakat ? Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Qui représente-t-elle ? Qui est ce mouvement Barakat ? Dispose-t-il d’un agrément pour activer ? A-t-il une autorisation officielle pour sortir dans la rue et traîner les jeunes derrière lui ?» se lâche Saïdani qui ne rate pas la presse algérienne dans son réquisitoire. «Les Algériens croient-ils ce que dit la presse ? Si les Algériens ne croient pas ce que je dis, vous pensez qu'ils croient ce que dit la presse ? Vous pensez que ce qu’écrit la presse est correct et ce que nous disons est suspect ?» Ayant visiblement perdu le contrôle, le chef du FLN a vite oublié que dans un entretien de presse, c’est le journaliste qui pose les questions.
Amine Sadek
 

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