Soutien à Bouteflika et implication dans la politique : le FCE va amender son règlement intérieur
Selon des sources sûres, le Forum des chefs d’entreprises va modifier son règlement intérieur de sorte à ce qu’il ne soit plus entraîné sur le terrain politique et électoraliste. Un article sera introduit prochainement pour interdire à cette organisation toute immixtion dans les joutes électorales sous forme d’un soutien à un candidat. Très divisé sur le soutien à Bouteflika, arraché au forceps, le FCE connaît actuellement un véritable malaise. Car une bonne partie de ses membres veulent être à l’écart du jeu électoral et travailler exclusivement pour développer l’entreprise et stimuler la productivité. Le soutien à Bouteflika a rencontré une franche opposition, non que les chefs d’entreprise désapprouvent son action, mais parce qu’une organisation comme le FCE doit, dans une élection comme la présidentielle, garder sa neutralité au nom de la libre compétition électorale. Le report à deux reprises de l’assemblée générale est une preuve supplémentaire de cette «gêne» des patrons algériens à se prononcer en faveur d’un candidat au détriment des autres. Ceux qui réclament la mise à l’écart du FCE des compétitions électorales arguent qu’il est du devoir de chaque candidat à la présidentielle, quel qu’il soit, de mettre l’entreprise au cœur de son action et programme économique. Autrement dit, tout candidat, une fois président de la République, doit impérativement travailler pour le développement économique qui ne pourra se faire son celui de l’entreprise. L’expérience du FCE en matière de soutien au président Bouteflika semble, ainsi, convaincre une bonne partie de ses membres de la nécessité de mettre un verrou pour que cette organisation n’accorde plus son soutien à une quelconque candidature à la présidentielle. Ce verrou devra protéger cette organisation patronale de toute forme de pressions politiques visant à la mettre, comme c’est le cas aujourd’hui, dans une position peu confortable. D’ailleurs, le candidat Ali Benflis a exhorté cette organisation à se mettre à l’écart des débats politiques «pour mieux assumer sa mission de défendre l’entreprise algérienne». Les autres candidats à l’élection du 17 avril pensent la même chose.
Sonia B.