La terreur du Makhzen
Par Kamel Moulfi – Aminatou Haidar aurait pu se la couler douce, comme on dit, et, même, être couverte de privilèges, si elle avait accepté de renoncer à son identité sahraouie et au combat de son peuple. Le Makhzen a tout fait pour la pousser sur la voie de la trahison, en vain. Femme de caractère et militante convaincue, elle continue dans l’exil la lutte qu’elle a commencée dès sa jeunesse, pour une société libre au Sahara Occidental. A la tête du Collectif de défense sahraoui des droits de l’Homme (Codesa), elle parcourt les capitales occidentales, principaux soutiens du Maroc oppresseur, pour faire connaître la situation alarmante du peuple sahraoui. Elle exhorte les dirigeants européens à soutenir la démocratie, les droits de l’Homme et la liberté au Sahara Occidental, eux qui sont si prompts à le faire, mais seulement quand leurs intérêts économiques et géostratégiques le commandent. Quand il s’agit du Maroc et de leur allié le roi, ils oublient ces principes et ferment les yeux sur l’oppression. Grâce aux interventions d’Aminatou Haidar, largement reprises dans les médias en dehors du Maroc, l’opinion publique internationale est mieux informée et sensibilisée sur les violations des droits de l’Homme commises par les autorités marocaines à l’encontre des civils sahraouis. Aminatou Haidar consacre tout son temps à faire connaître la lutte du peuple sahraoui qui réclame pacifiquement son droit à l’autodétermination et veut exercer sa souveraineté sur ses ressources naturelles. Résultat : de plus en plus de gens sont au fait de ce qui se passe au Sahara Occidental, occupé depuis le 31 octobre 1975 par l’armée marocaine. La pression internationale sur le roi est plus forte pour l’amener à la raison qui consiste à donner l’ordre à ses troupes de quitter le Sahara Occidental et de laisser le peuple sahraoui choisir librement son destin. Aminatou Haidar est la cible d’une campagne de dénigrement médiatique commanditée par les autorités marocaines. La quasi-totalité de la presse marocaine écrite et électronique, les stations de la radio et les chaînes de télévision s’en prennent à elle. Mais elle a, partout, la reconnaissance et le soutien des militants des droits de l’Homme, comme l’attestent les prix internationaux qui lui sont décernés pour son combat courageux.
K. M.
Comment (14)
Les commentaires sont fermés.