Me Aït Larbi : «Non au traitement d’un avocat comme un criminel !»

Visiblement choqué par l’arrestation de l’avocat Me Amara Mohcine pour «injures» contre la personne du bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Sellini, sur instructions du parquet, son confrère bien connu sur la scène nationale, Mokrane Aït-Larbi n’a pas lésiné sur les mots pour dénoncer avec la plus grande vigueur un «précédent» qui «peut ouvrir la voie à d’autres violations par la police et le parquet». Me Aït-Larbi, militant politique et ancien sénateur du tiers présidentiel, rappelle dans sa déclaration remise à la presse que Me Amara avait été arrêté en son domicile à Alger, le 11 mars à 22 h, placé en garde à vue au commissariat puis présenté au parquet d’Alger le lendemain à 9h. Pour Me Aït-Larbi, «aujourd’hui, la question ne concerne pas un avocat mais la profession». Considérant «la gravité de la situation», l’avocat tient à dénoncer «vigoureusement» ces actes de la police et du parquet et lance un appel «urgent» à tous les avocats et militants des droits de l’Homme et les ONG nationales et internationales pour se «mobiliser pour la libération de notre confrère dans les plus brefs délais». Quant aux faits reprochés à cet avocat, Me Aït-Larbi estime que «c’est à la commission de discipline du barreau de trancher, selon la loi et les règles de déontologie». Selon Me Aït-Larbi, l’avocat interpellé, suite à une altercation avec Me Sellini, «a passé toute la journée dans une cellule au palais de justice avec les droits communs et, en fin d’après-midi, il a été placé en détention à la prison de Serkadji». «L’arrestation d’une personne à son domicile à 22h est en violation de la loi, que dire s’il s’agit d’un avocat ? Et le placement d’un avocat dans une cellule au palais de justice avec les droits communs est une atteinte à l’honneur et la considération de la profession», dénonce Me Aït-Larbi dont la réaction contraste profondément avec le silence de la corporation des avocats malgré la gravité des faits rapportés.
A. Sadek