Sofiane Djilali : «Abdelmalek Sellal tient des propos régionalistes»
Le président du parti Jil Jadid qualifie la blague de Sellal sur les Chaouis de «mauvais mots» pouvant allumer «les feux de la fitna (…) dans le climat de tension générale, de suspicion envers le pouvoir et de rejet du 4e mandat». Dans un communiqué parvenu à la rédaction, Sofiane Djilali réagit à la malencontreuse plaisanterie du président de campagne de Bouteflika, en faisant remarquer que les mots ont été prononcés «alors que le conflit s’exacerbe à Ghardaïa entre communautés, et après avoir traité de "chardhima" certains manifestants du Sud». Il est à rappeler que la chaîne de télévision Ennahar avait diffusé hier une séquence pendant laquelle Abdelmalek Sellal plaisante avec une personne rencontrée lors de la cérémonie d’installation des directeurs locaux de campagne de Bouteflika, en lui lançant : «Vous savez ce qu’on dit à Constantine ? "Chaoui, hacha rezk rabi".» Réagissant à cette plaisanterie de mauvais goût, Sofiane Djillali souligne que «la transformation du processus électoral en processus de coup de force contre la République se confirme et vient de prendre de nouvelles dimensions. Pendant que le Président consacre ses dernières énergies à comploter contre son pays, à tenter de réunir de nouveau ses hommes de main pour exécuter les sales besognes, ses ministres insultent nos parents, et son directeur de campagne allume le feu du régionalisme le plus abject». Selon le président de Jil Jadid, «après 15 ans de règne, M. Bouteflika aura réussi à sélectionner une classe politique servile mais dangereuse pour l’unité de la nation, tout juste bonne à dilapider les deniers publics et à nous transformer en une farce ridicule aux yeux du monde. Désormais, l’Etat est menacé d’effondrement moral final, prélude à de très graves événements». Interviewé ce matin par Ennahar, Sellal s’est dit désolé dans une tentative de calmer les esprits suite aux réactions hostiles à sa mauvaise blague.
Meriem Sassi
