Bouguerra Soltani met en garde contre un embrasement généralisé

L’ex-président du MSP Bouguerra Soltani sort de son silence pour la deuxième fois depuis son retrait, en mai 2013, pour tirer cette fois la sonnette d’alarme et mettre en garde contre «les risques d’un embrasement dévastateur». Dans un long communiqué rendu public aujourd’hui lundi et intitulé «Le train de la nation ne s’arrêtera pas le 17 avril », l’ancien membre de l’Alliance présidentielle pendant huit ans refuse la situation actuelle faite, selon ses termes, de «tiraillements et d’exacerbation intenses de la scène politique», à la veille du scrutin du 17 avril. Pour Soltani, «cette confrontation entre cinq courants antagonistes est porteuse de périls certains pour la cohésion nationale». Il accuse des «mains invisibles, mais puissantes et influentes» de «vouloir saborder les réformes annoncées dans le discours du 15 avril 2011» (dans lequel Bouteflika annonce une révision de la Constitution, ndlr) et de «freiner le changement au détriment de l’avenir des générations actuelles». Evitant de citer des noms, Soltani considère que «les décideurs dans ce pays n’ont pas l’intention de transmettre le flambeau, ni à travers les urnes ni à travers des réformes politiques ou culturelles». S’en prenant à ses deux anciens alliés, le FLN et le RND, mais sans les citer nommément, Soltani estime que «deux partis alliés ne peuvent, à eux seuls, construire un pays comme l’Algérie». «Je suis plus que jamais persuadé, enchaînera-t-il, que notre pays est en danger, et je me sens un devoir d’alerter contre d’éventuels dérapages avant que le malheur arrive». Il énumère quatre périls qui guetteraient, d’après lui, l’Algérie aujourd’hui. Les deux plus importants sont : «La répression des libertés qui risque de transformer les sit-in de protestation en une insurrection populaire généralisée», prévenant qu’«une seule victime sous une balle perdue pourrait provoquer ce qui s’est passé chez nos voisins, et ferait sauter tous les blocages de la tragédie nationale». L’autre danger a trait, selon l’ex-leader du MSP, à la désaffection des citoyens pour cette élection, «qui sera aggravée par les manœuvres actuelles pour vider tout le processus électoral de son sens. Ce qui risque, selon son analyse, de priver le futur président d’une assise populaire et le rendre vulnérable face aux pressions extérieures dans un environnement géopolitique extrêmement complexe, que ceux qui jouent sur la peur d’un printemps arabe et de l’intervention étrangère et des scénarii ukrainien et géorgien seront incapables d’affronter après le 17 avril, quels que soient les résultats officiels annoncés». Pour éviter un tel scénario, Bouguerra Soltani appelle «le pouvoir en place à tendre la main aux forces vives du pays pour fédérer les énergies, seul moyen pour sauvegarder la souveraineté du pays».
R. Mahmoudi
 

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