L’interminable fin d’un clan
Aussi paradoxal que cela puisse paraître aujourd'hui, ce ne sont pas seulement l'opposition, les aigris, les rancuniers, les victimes et les laissés-pour-compte du régime de Bouteflika qui demandent son départ, mais aussi beaucoup de ceux et celles qui l'ont soutenu depuis 1999 et qui ont profité de sa générosité intéressée. Non pas par ingratitude, mais surtout par peur pour leur avenir et celui de leurs enfants, qui sont sérieusement compromis par la fuite en avant suicidaire d'une poignée d'aventuriers du clan présidentiel. Ce dernier prend eau de toutes parts et veut faire couler le pays avec lui, dans le seul but de ne pas rendre compte des graves abus, méfaits et forfaits qu'il a commis depuis 1999. Exactement comme Saddam Hussein, Zine El-Abidine Benali, Mouammar Kadhafi, Hosni Moubarak et Ali Abdallah Saleh, lors des derniers mois de leurs longs et sanglants règnes, Abdelaziz Bouteflika, qui est depuis son AVC du 17 avril 2013 dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer correctement ses fonctions, n'est pratiquement aujourd'hui entouré que des membres de sa famille, du pré-carré de son clan et de quelques serviteurs encore intéressés. Ils sont tous responsables autant que lui de sa désastreuse gouvernance du pays depuis 1999 et sur lesquels, il compte pour accomplir la forfaiture, c'est-à-dire la fraude massive, annoncée pour le 17 avril 2014, dont ils constituent les éléments clés du dispositif d'organisation et de contrôle de l'élection présidentielle, mis en place par le gouvernement. Cette poignée d'aventuriers réussira-t-elle à imposer, une fois encore, sa volonté prédatrice à l'écrasante majorité du peuple algérien, qui les rejette et dénonce quotidiennement ? Normalement, non ! Mais si d'aventure, ils venaient à recourir, comme à l'accoutumée, à la force et à la fraude massive pour humilier encore le peuple algérien, en détournant ses voix, ce dernier ne se taira pas et comme les peuples tunisien, égyptien et yéménite. L’armée et la police seront cette fois-ci à ses côtés et non pas avec les aventuriers, qui ont considérablement terni leurs images en recourant à elles, à plusieurs reprises, depuis 1999, pour faire face aux conséquences dramatiques de leur mauvaise gouvernance du pays. Donc, au pire, ces aventuriers réussiront à «gagner» encore quelques mois et au mieux, ils sombreront dans les quelques jours ou semaines à venir, sous les coups de boutoir du peuple algérien en colère, qui leur crie de tous les coins du pays : 15 ans Barakat ! En tout état de cause, nous sommes en train d'assister actuellement à l'interminable agonie, aux derniers soupirs, d'un clan de prédateurs cupides et obstinés, qui a placé ses intérêts claniques au-dessus des intérêts stratégiques et vitaux du pays, et qui a cru follement gouverner l'Algérie par la haine, la rancune, la corruption et une mentalité rétrograde antinomique avec les valeurs et principes fondamentaux qui ont forgé la nation algérienne, qui est en train de vivre une convergence salutaire.
Vive l'Algérie !
Vive la République !
Rabah Toubal