Bensalah accuse des parties de vouloir récupérer la jeunesse du RND
Le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah, semble perdre de sa fermeté et de son assurance habituelles. Regroupant hier jeudi à Alger les jeunes du parti, Bensalah s’attaque à ceux, selon lui, qui sont en train de «vendre du vent» en tentant de faire croire aux gens que la jeunesse du RND bascule dans un autre camp. En insistant sur l’engagement et la maturité politique des jeunes militants, le SG du RND charge sans le nommer le camp du candidat indépendant Ali Benflis qui a eu à regrouper la semaine dernière à la salle Cosmos d’Alger des milliers de jeunes militants du RND pour préparer ensemble la campagne. Le secrétaire général a fait remarquer, dans son intervention, le caractère politicien du comportement de «certaines parties» qui tentent «de dévier les jeunes militants de leurs convictions partisanes». «La tentative de faire croire à l’opinion publique qu’il y a des jeunes militants du RND qui ont choisi une autre position politique que celle de leur parti est une vaine opération qui reflète l’état de désespoir, de panique et de défaite de ses instigateurs», a-t-il insisté, appelant les jeunes militants à resserrer les rangs pour faire échouer ces tentatives qui visent à frapper la base du RND et «ses réserves futures que représente sa jeunesse». Dans son intervention, Bensalah dégage un brin de colère et un air de panique. Le deuxième personnage de l’Etat, appelé à mener campagne pour le 4e mandat, aux côtés des autres promoteurs, semble manquer de punch. Il laisse entendre que rien n’est encore gagné et appelle à rester «fortement mobilisés» face à un double défi : faire face à des candidats redoutables et à la force mobilisatrice et contrer ceux qui s’opposent par tous les moyens au quatrième mandat et à la tenue de cette élection présidentielle dans les conditions actuelles. Jamais Abdelkader Bensalah n’est apparu dans cet état. Froid et calme, il s’est toujours exprimé dans une langue de bois inégalable. Ses accusations sur les tentatives de récupération de la jeunesse du RND au profit d'autres candidats à la présidentielle ne souffrent aucune ambiguïté. Elles trahissent ainsi sa crainte de perdre totalement la jeune base militante. Sa sortie reflète aussi l’état d’esprit global qui règne chez les pro-Bouteflika qui sont gagnés à la fois par le doute et la peur. Du moins, ils ne sont pas aussi sûrs d'eux qu'ils n'y paraissent. Selon des indiscrétions, un membre influent du RND, chargé de conduire la campagne pour le quatrième mandat de Bouteflika à l'Ouest, n'a pas caché que la situation du pays «est risquée» et qu'il «craint fort» que celle-ci «dégénère». Est-ce un aveu que le clan présidentiel est conscient qu'il entraîne le pays dans une aventure aux conséquences incalculables ? Peut-être ! En tout cas, les différentes prestations des promoteurs du 4e mandat ont laissé les Algériens perplexes tant leurs arguments n’ont convaincu personne. Cela renseigne sur toute la difficulté à «vendre» la candidature de Bouteflika pour un nouveau mandat. Un mandat qualifié par des secteurs entiers de la société de «mandat de trop».
Sonia B.