Tout sauf ça !
Par Karim Bouali – Les pratiques de surveillance mises en œuvre par le gouvernement français ont été assimilées à celles de la Stasi. Et qui a osé cette comparaison ? Quelqu’un qui connaît très bien le système en France pour l’avoir lui-même dirigé tout récemment : Nicolas Sarkozy, président de la République française de 2007 à 20012. S’il en est arrivé à cette dénonciation, c’est parce qu’il a lui-même été victime de ces pratiques. Sarkozy n’a pas fait ce parallèle dans une envolée orale où les mots peuvent dépasser la pensée. Il l’a fait par écrit dans un quotidien très lu en France, Le Figaro, à travers une tribune qui ressemble à un véritable réquisitoire contre ses adversaires. C’est donc après mûre réflexion qu’il en a conclu que les agents de la Stasi ont des émules en France. Les Français n’ont pas besoin d’un dessin pour comprendre ce que signifie la comparaison avec la Stasi, la propagande de leurs médias a tellement exagéré dans la description du fonctionnement des anciens services secrets de l’ex-RDA, que la seule évocation de ce nom déclenche, sans doute dans leur imaginaire, une psychose insoutenable. Ils sont en droit d’être inquiets, car «qui peut le plus peut le moins». Si les conversations téléphoniques de Sarkozy ont pu être écoutées pour servir ensuite contre lui, on peut dire que personne, en France, n’est à l’abri de cet espionnage «intime» organisé d’en haut. Mais que les Français se rassurent, il y a pire que la Stasi. Elle est aujourd’hui largement dépassée par la NSA américaine qui est devenue la nouvelle référence mondiale en matière de surveillance et d’espionnage des autres et, suprême raffinement en la matière, de ses propres alliés. Grâce aux documents qu’il a subtilisés, Edward Snowden a révélé au monde entier l'espionnage pratiqué, en dehors de tout cadre légal et en dehors de tout contrôle, par les services secrets américains. Tiens, pourquoi Sarkozy n’a-t-il pas pris l’exemple de la NSA pour fustiger ses adversaires ?
K. B.
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