La communauté de Ghardaïa installée à Oman interpelle Bouteflika
La communauté algérienne originaire de Ghardaïa, installée à Oman, s’inquiète de la situation sécuritaire dans sa région d’origine et appelle le président de la République à intervenir afin de rétablir l’ordre, assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens et sévir contre les criminels qui veulent semer le chaos. Dans une lettre remise au ministère des Affaires étrangères lors de son dernier déplacement au Sultanat d’Oman, les citoyens de Ghardaïa qui se disent «effrayés» par la crise qui secoue leur région et très «attristés par le décès de cinq innocentes victimes», soulignent que leur ville abrite depuis quelque temps «des cellules terroristes qui endoctrinent les jeunes à travers la pensée religieuse extrémiste takfir» pour semer la division et nuire à l’image du pays. Ils relèvent également que «des réseaux criminels spécialisés dans le trafic de drogue et la contrebande activent dans des localités de Ghardaïa et sont très bien connus par les services de sécurité». Les représentants de la communauté installée à Oman se disent par ailleurs «très étonnés de l’initiative qui a été prise par des notables de la localité de Metlili d’organiser une marche pendant laquelle des slogans hostiles aux ibadites ont été scandés» tels que «l’ibadite ennemi de Dieu». Les citoyens s’insurgent contre «ces pratiques étrangères à la culture des Algériens et des Mozabites en particulier et à leurs valeurs de solidarité et de paix». Ils font remarquer que ce genre de comportement n’a aucun lien avec l’islam, ni avec les principes de la citoyenneté contenus dans la Constitution algérienne qui ne fait aucune différence entre les citoyens égaux en droits et devoirs. La communauté s’interroge aussi sur «l’absence de réaction officielle vis-à-vis de cette marche dont les initiateurs ont véhiculé des notions de haine et de division entre les Algériens et porté un coup dur à la cohésion nationale». Les Mozabites installés à Oman interpellent le président de la république afin qu’il mette fin à ce genre de comportement de haine et d’hostilité contre une partie des citoyens algériens et insistent sur la nécessité de «sanctionner les initiateurs de la marche». Les citoyens exigent aussi que soient renforcées «les mesures de sécurité» à Ghardaïa pour contrer «les groupes terroristes installés dans la région» et neutraliser ceux qui ont assassiné cinq jeunes Mozabites. La communauté de la région du M’zab installée à Oman clôture sa lettre en avertissant que «toute velléité de laxisme de la part de l’Etat avec les criminels conduira à une situation désastreuse et des conséquences graves pour la région et le pays tout entier».
Meriem Sassi