Lettre du candidat Abdelaziz Bouteflika : «Je propose un projet de société basé sur le partage»
«Mesdames et Messieurs,
«Mesdames et Messieurs,
Je me propose de consacrer le nouveau mandat que vous me demandez d'assumer à la préservation de notre pays des effets des hostilités internes et externes avérées et potentielles de toutes natures et à l'apaisement de notre société qui a besoin de voir rassemblées ses énergies pour la réalisation de nouvelles conquêtes, loin des rivalités stériles et des déchirements ravageurs. Les divisions suscitées et entretenues constituent un moyen d'affaiblir notre pays face à l'urgence des défis et à la complexité des enjeux. Notre société n'a que faire des idéologies passéistes et antinomiques avec le progrès. J'attends que chacun de vous apporte sa part dans la mutation que nous avons à opérer ensemble au prix d'efforts équitablement répartis. Aux égoïsmes de tous genres qui corrodent les liens du vivre ensemble, nous opposerons un projet de société basée sur la mutualisation et le partage. Le meilleur atout pour réussir le changement, c'est la rupture avec la tare de l'insatiabilité matérielle, c'est la franche mobilisation collective pour gagner, au profit de notre pays, tous les motifs de sa fierté légitime aux yeux du monde. Tout en acceptant de répondre à cet honneur qui m'est fait, je suis déterminé à créer les conditions de la consolidation du développement économique et social et d'un renouveau politique consensuel avec l'ensemble des acteurs politiques, pour que chaque algérien sente et perçoive, dans son quotidien, que la vie démocratique de la Nation est réelle et palpable, avec la consécration des droits de l'homme dans toutes les sphères d'activités, avec la prépondérance accordée aux équilibres des pouvoirs pour permettre aux différentes institutions d'agir en permanence dans le respect de l'Etat de droit. Les efforts déployés, jusque-là, doivent, avec la contribution de tous les acteurs politiques nationaux, permettre de bâtir un édifice institutionnel renouvelé, adapté aux attentes de l'Algérie d'aujourd'hui. Je m'engage de nouveau, au service de la patrie, conscient des responsabilités que cette charge publique implique, car j'ai la conviction que l'expérience des affaires de l'Etat, que j'ai eu la chance d'avoir acquise, doit être mise au service de l'Algérie. Si le peuple algérien souverain m'accorde, de nouveau, sa confiance, je m'engage à créer les conditions politiques et institutionnelles, avec l'ensemble des acteurs représentant les différents segments de la société, permettant l'édification d'un modèle de gouvernance répondant aux attentes et espérances de notre peuple. Elle se concrétisera dans une révision de la Constitution qui sera menée dans le courant de cette année. Cette démarche répondra aux aspirations de la jeunesse à prendre le relais, dans un environnement marqué par la stabilité, la justice sociale, l'équité et le respect dû à chaque citoyenne et citoyen de notre Algérie.
Mesdames et Messieurs,
L'élection présidentielle prochaine, de par le choix judicieusement réfléchi que vous ferez librement, va être le point de départ d'une dynamique de changement vers une société nouvelle indemne de toutes les pratiques et comportements nuisibles. Ma candidature que vous avez réclamée s'inscrira exclusivement dans le sens de l'intérêt général. Elle se situera à l'opposé des rivalités personnelles ou partisanes, elle se veut un acte d'abnégation renouvelé au service de tous les Algériens, sans discrimination aucune. Je ne suis animé que de la seule volonté de conduire l'effort collectif de tous les Algériennes et Algériens dans la poursuite de l'immense chantier de construction de l'Algérie nouvelle résolument tournée vers un avenir radieux. Pour faire face aux exigences de ce chantier, je sollicite le soutien de toutes celles et de tous ceux qui n'acceptent pas que notre pays ne puisse pas encore prendre son plein essor vers le progrès et la prospérité. J'en appelle à celles et ceux qui savent qu'on ne peut plus s'exonérer de l'obligation de mettre la rigueur et le sérieux dans tout ce que nous entreprenons. J'en appelle à celle et à ceux qui refusent de s'abandonner à l'impéritie et à la paresse.
Mesdames et Messieurs,
A la veille de l'important rendez-vous du 17 avril prochain, je laisse à chaque Algérienne et chaque Algérien le soin d'évaluer en toute âme et conscience, le chemin parcouru et les acquis enregistrés. Mon vœu est que la compétition électorale entre les candidats se déroule de manière loyale et sereine, à travers un débat d'idées et une confrontation de programme qui permettront aux électeurs de bien choisir. J'appelle les Algériennes et les Algériens à accorder à cet événement toute l'importance qu'il mérite, car la décision leur revient en premier et dernier ressorts et il s'agit d'une décision qui engage leur avenir, celui de leurs enfants et celui du pays tout entier. J'ai grand espoir que la prochaine élection présidentielle soit une preuve éclatante par laquelle les enfants de ce pays feront leur choix, l'exprimeront avec la même détermination, le même engagement et le même esprit qui ont déterminé les Algériennes et les Algériens, en juillet 1962, à investir massivement les bureaux de vote pour exercer leur droit à l'autodétermination, et affirmeront, ce faisant, que le moment est, aujourd'hui aussi, un moment décisif. Je suis convaincu que, grâce à leur maturité et à leur clairvoyance, les électrices et les électeurs sauront discerner les vraies des fausses promesses, le vrai du faux dévouement, l'engagement concrètement prouvé au service de la patrie de la gesticulation de façade tendant à leurrer le peuple qui, en définitive, choisira souverainement le président et le programme qui lui conviennent. Rassemblons-nous, mobilisons-nous pour changer, toujours en mieux, notre présent et construire notre avenir et celui de nos générations futures. Ensemble, décidons du pays que nous voulons, le pays où il fera bon vivre. Ensemble, bâtissons le pays rêvé par les glorieux martyrs de la révolution de Novembre. Ensemble, bâtissons l'Algérie nouvelle. En ce moment où nous célébrons la Fête de la victoire, je ne conclurai pas mon propos sans saluer la mémoire de nos valeureux martyrs ainsi que celle de tous ceux qui ont, depuis le Jour de la victoire, sacrifié leurs vies pour la Patrie. Je prie Dieu Le Miséricordieux de leur accorder à tous la meilleure récompense.»