Le quatrième grand geste de Zeroual
Merci l’homme. Merci le soldat. Merci le Président. Merci le frère.
Merci l’homme. Merci le soldat. Merci le Président. Merci le frère.
De toute ma vie, je n’ai jamais, au grand jamais, brossé ou flagorné un autre homme, fût-il le meilleur ou le plus valeureux d’entre tous. Là non plus, par cet hommage public témoigné à l’homme, je ne le fais pas. Je ne fais que lui restituer la grandeur et les mérites qui sont les siens et lui rappeler aussi le grand respect que sa conduite de moudjahid et de patriote nous inspire aujourd’hui. Quand tous ces bavards, soutenants et souteneurs de la 25e heure, avaient déserté Zeroual pour rejoindre le clan des Bouteflika, de la ripaille, oublié et médit sur l’Homme qu’ils servaient à genoux quelques semaines auparavant (Belkhadem, Ouyahia, Bensalah, Benyounès et bien d’autres), j’ai eu l’occasion et l’honneur de lui rendre un hommage écrit, octobre 2009, à la sortie publique et légale de mon livre Poutakhine, en exergue et en ouverture duquel j’écrivais ceci :
«Au président Liamine Zeroual que je remercie ici pour ses trois grands gestes d’Algérien de rang et de sang, en affirmant avec conviction :
– l’honneur et la dignité d’une nation et d’un peuple humiliés : en fermant notre frontière avec le Maroc de Hassan II ;
– l’honneur et la dignité d’une fonction de chef d’Etat debout : en refusant de rencontrer le président Jacques Chirac, arrogant et irrespectueux envers le président algérien ;
– l’honneur et la dignité d’un homme provoqué : en démissionnant de sa fonction de président de la République.
En devenant ainsi le premier chef d’Etat du tiers-monde, peut-être même du monde à dire : «Ce pouvoir derrière lequel tout le monde court, moi je vous le rends, reprenez-le, mangez-le : mon honneur est plus grand.»
Bravo M. le Président ! Qui l’a fait avant vous ? Personne. Sauf peut-être un seul de notre siècle ; le grand roi d’Angleterre, Edouard VIII, le comte de Windsor qui, pour l’amour d’une femme, Walis Simpson, jeta le trône d’Angleterre au profit de son frère George. Exactement comme vous l’avez fait.
Une partie de dominos, le sourire d’un enfant, une nuit tranquille sans tourments, valent bien mieux que le plus haut des trônes. C’est cela les hommes d’honneur ; les vrais. Alger, octobre 2009.»
C’est cette dédicace, entre autres motifs, qui m’a valu les pires des représailles du clan régnant et de la police parallèle des Bouteflika en particulier : perquisitions, saisie de mes outils de travail, harcèlement de ma famille de jour comme de nuit, harcèlement fiscal, démantèlement de mon entreprise et bien d’autres agressions qui m’ont contraint à l’exil. Pour avoir écrit Poutakhine, roman publié en toute légalité, sauf qu’il dénonçait les folies d’un clan prêt à tout sacrifier, y compris à mettre l’Algérie à feu et sang, pour se maintenir à tout prix au pouvoir.
Et voilà que l’Homme, Liamine Zeroual, vient une nouvelle fois au secours de son pays en dénonçant ces aventuriers irresponsables qui mettent en péril son unité, sa sécurité et son intégrité.
En s’opposant avec sagesse et détermination au 4e mandat, le président Zeroual vient de se ranger et de soutenir le juste combat de tous les Algériens d’honneur qui s’opposent à la folie des partisans du pouvoir personnel à vie. Par son appel historique, il soutient les Algériennes et les Algériens qui défendent l’unité et l’intégrité de la nation et du peuple algériens, qui appellent au respect des valeurs citoyennes de justice et de démocratie, qui se battent contre l’aveuglement et l’entêtement de ces malades de pouvoir dont les seules préoccupations restent l’accaparement total et permanent du pouvoir à titre privatif et mafieux.
En exprimant sa position claire et sans équivoque, M. Zeroual confirme sa stature d’homme d’Etat sage et résolu, de moudjahid resté fidèle à son combat et aux valeurs de Novembre, et d’humble patriote attaché aux valeurs citoyennes et républicaines de son peuple. En exprimant cette position claire et limpide qui ressemble bien à l’humilité et à la sincérité de l’homme, M. Liamine Zeroual met en garde tous ces aventuriers égarés par la tentation du pouvoir autocratique à vie. Il rappelle la ligne rouge que nul ne devrait ou ne saurait franchir sans mettre en péril les fondements mêmes de la nation et de la société algérienne. Car vouloir se maintenir à tout prix au pouvoir en plaçant les intérêts personnels de quelques-uns au détriment de l’intérêt général et national conduirait le pays à des dérives aussi graves que celles des décennies passées. C’est pourquoi, seul l’intérêt national primant sur l’intérêt personnel, doit et devrait inspirer la démarcation des Algériens et, bien plus, celles de ceux détiennent la lourde responsabilité d’être aux commandes des leviers de l’Etat. Parce que M. Zeroual, comme l’écrasante majorité des Algériens, n’accepte pas que les représentants des pouvoirs publics sont les premiers à enfreindre et violer la loi de la protéger. N’est-ce pas M. Bouteflika qui a été le premier à violer la première des lois de la nation – la Constitution adoptée sous Zeroual – juste pour s’offrir un 3e mandat ! Et maintenant un 4e, puis un 5e, etc. Comme l’écrasante majorité des Algériens, Zeroual dit non à cette escroquerie. C’est ma 4e raison de vous remercier.
Mohamed Abassa