La campagne pour Bouteflika ne suscite pas d’engouement

Contrairement aux précédentes, la campagne pour le président-candidat Abdelaziz Bouteflika n’a pas jusque-là suscité un fort engouement. Les meetings animés par son staff de campagne – lui étant dans l’incapacité physique de le faire – se sont tenus dans des salles clairsemées. Aujourd’hui à Blida, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne, a prêché devant une salle à moitié vide. En raison de l’absence d’assistance, il a dû d’ailleurs attendre plus d’une heure avant d’entamer son meeting. Dimanche à Tamanrasset, Sellal n’a pas eu, non plus, grand monde. La salle était, certes, pleine mais elle était minuscule. Quand on fait venir le public par bus, comme c’était le cas à Adrar et dans d’autres régions, celui-ci, totalement désintéressé par le discours de campagne usé, quitte la salle avant la fin. Et le désintéressement de la population ne touche pas uniquement les prestations faites par l’ex-Premier ministre. D’autres animateurs de meeting pour Bouteflika peinent à drainer du monde. Comme c’est le cas aujourd’hui du secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, qui a tenu son meeting devant quelques centaines de personnes à Sétif. Pourtant, Saïdani s’attendait à plus de monde en choisissant la salle du complexe omnisports du 8-Mai-1945. Abdelaziz Belkhadem, autre membre du staff de Bouteflika, a également eu une sorte de mésaventure à Biskra, puisque son meeting a failli être annulé faute de public, qui aurait préféré suivre des matchs de football du championnat d’Espagne, notamment. Cette timide participation aux meetings animés par l’équipe du candidat Bouteflika contraste avec le discours des promoteurs d’un quatrième mandat, en martelant qu’il est demandé par de larges secteurs de la société. Les Algériens, rongés par les maux de la vie et fatigués des discours creux et des promesses électoralistes jamais tenues, ont plutôt la tête ailleurs. Ils tournent tout simplement leur dos à cette campagne pour un mandat dont ils ne veulent forcément pas.
Sonia B.