Montée du Front national en France : les Maghrébins vont en pâtir
Les premiers résultats connus des élections municipales d’hier dimanche, en France, ont prouvé que les diversions de Hollande et Fabius qui ont tenté d’éloigner l’attention des Français des problèmes internes pour l’orienter vers des «fronts» lointains qui ne les intéressent pas du tout, en Syrie et récemment en Ukraine, et encore moins en Afrique, au Mali et en République centrafricaine, n’ont pas réussi. Pas plus que les prétentions de Valls à faire pire que l’extrême droite à l’encontre des immigrés. Il s’est avéré que c’est le thème de l’immigration qui a servi de point d’appui à la montée fulgurante de l'extrême droite, qui se place comme alternative à moyen terme à la bipolarité gauche-droite. Le leader historique du Front national, Jean-Marie Le Pen, en a fait son cheval de bataille. Il n’a eu aucune difficulté à trouver ses arguments pour prouver que la pauvreté qui frappe les pays du Sud continuera à faire déferler des vagues migratoires clandestines sans précédent en Europe, particulièrement en France. Les candidats du Front national n’ont pas hésité à user de propos démagogiques et racistes pour mobiliser une partie de la population dont la vie quotidienne est bouleversée par ce qui lui apparaît comme des nuisances apportées par les immigrés accusés de tous les maux et surtout de prendre le travail des Français. Nos compatriotes souffrent de cette situation et cela va empirer connaissant la place des municipalités dans la vie sociale en France. D’ici que les renvois au «douar d’origine» commencent, il n’y a pas loin. Aux Pays-Bas, le député anti-islam Geert Wilders, dirigeant d’un parti nationaliste, a carrément suggéré qu’il fallait, pour que son pays s’en sorte, qu’il y ait moins de Marocains. Bien qu’il se défende de l’avoir dit, son message est clair : «Les Marocains doivent quitter les Pays-Bas.» Le phénomène de la montée de l’extrême droite, raciste, a été bien mis en lumière par ce qui s’est passé à Kiev, la capitale ukrainienne. Le succès du Front national s’inscrit dans cette tendance encouragée par les inconséquences des autres courants politiques en Europe, précisément ceux qui gouvernent, s’obstinant à créer la subversion et l’instabilité dans les pays du Sud, plus spécialement dans le monde arabe. On a vu comment les «printemps arabes» provoqués et encouragés par les pays occidentaux, la France de Hollande et Fabius en tête, ont été suivis d’un très fort flux migratoire de pauvres gens qui croient qu’ils trouveront le «bien-être» au nord. Cette ruée vers l’Europe a tendance à augmenter du fait de l’aggravation de la crise économique dans les pays concernés dont une des causes est à chercher dans la nature des relations nord-sud. A titre d’exemple, depuis les années 1970, les relations de la France avec les pays du Maghreb n’ont pratiquement connu aucune évolution et tendent toujours à maintenir nos pays dans une situation de dépendance et de sous-développement. Le grand bénéficiaire de cette politique est le Front national. C’est, à nos yeux, la principale leçon des municipales en France.
Karim Bouali