Il ne changera pas
Par M. Aït Amara – C’est une presque systématique vérité qui veut que le système ne pourra pas longtemps dissimuler son incapacité à se muer. La preuve ? Deux dépêches de l’agence officielle APS, reprenant deux communiqués de la présidence de la République, lesquels annoncent deux audiences accordées par Bouteflika à son directeur de cabinet et à son vice-ministre de la Défense. Pour quoi faire ? Le premier pour se voir signifier des «orientations nécessaires dans le cadre des missions qui lui ont été confiées», le second pour lui présenter «un compte rendu sur la situation sécuritaire globale du pays». Quelles sont ces orientations ? Comment est la situation sécuritaire globale du pays ? Les communiqués laconiques et – il faut le dire – sans aucune consistance de la présidence de la République font foi de l’incapacité du régime actuel à se débarrasser de ses penchants naturels pour l’intrigue et le secret. Le président-candidat et le clan qui l’entoure – ou le phagocyte – ont beau prôner le «partage», l’«ouverture», le «renouveau politique», ces formules passe-partout, ces pléonasmes ne trompent personne, tant ils laissent transparaître le véritable caractère de ce pouvoir figé, sclérosé, reflété par un prétendant à sa propre succession infatué de sa personne, diminué mais ne continuant pas moins d’étaler son esprit aux yeux de ses glorificateurs intéressés. En bas, loin du tumulte de la cour où se tient une course effrénée pour les postes et les dividendes, le citoyen veut moins d’esprit et plus de franchise et de sincérité. On eût pu trouver une excuse à ce régime s’il avait ne serait-ce qu’essayé de corriger ses défauts, mais il est sous leur emprise, se refusant à toute évolution, à toute transformation, les inclinations naturelles reprenant toujours le dessus. Par principe et par hérédité.
M. A.-A.
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