Reprise de FagorBrandt : le gouvernement français à la rescousse du groupe algérien Cevital ?
Le tribunal de commerce de Nanterre, près de Paris, va examiner, ce jeudi, une nouvelle fois, le dossier de reprise du groupe FagorBrandt, fleuron français de l'électroménager et filiale du groupe espagnol Fagor, qui court à la liquidation, par le groupe algérien Cevital. Si, selon toute vraisemblance, la justice française était prête à donner rapidement son quitus pour le rachat de FagorBrandt par le groupe d’Issa Rebrab, en raison des pressions dues à la menace qui pèse sur les emplois, tel n’est, visiblement, pas le cas pour son homologue espagnole qui a décidé de monter les enchères en réclamant au repreneur algérien plus d’argent pour le rachat des marques du groupe français (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich…). La décision du tribunal de Nanterre dépend donc en grande partie de celle du tribunal de commerce de Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol. De ce fait, trois options s’offrent à la justice française pour ce jeudi : valider le choix du repreneur algérien (à condition que la justice espagnole donne son feu vert), placer l'entreprise en liquidation, ou bien reporter pour la quatrième fois l'examen du dossier. Le tribunal espagnol réclame à Cevital 35 millions d’euros au lieu des 25 millions négociés avec l'administrateur judiciaire de Fagor. La position visiblement intransigeante de la justice espagnole semble avoir contraint le gouvernement français, et même le président François Hollande, selon des sources médiatiques françaises, à s’impliquer dans le dossier pour tenter de convaincre les Espagnols à lâcher du lest et saisir cette opportunité qui s’offre pour la reprise d’un groupe en faillite en France et en Espagne par Cevital. Mais l'issue de la négociation, selon les experts, est plus qu'incertaine et le groupe algérien risque de jeter l’éponge à tout moment si les obstacles dressés à cette reprise continuaient. Car, faut-il le rappeler, le groupe algérien s’est fixé une date limite pour ce dossier qui commence à s’étaler dans le temps, à savoir le 30 mars prochain. Cevital, pour rappel aussi, est le seul repreneur à avoir offert de sauver 1 200 emplois (sur 1 800) que compte le groupe français. Une chance que le gouvernement français, en grandes difficultés, ne veut pas rater.
Amine Sadek