Benflis à Tlemcen : «Si je suis élu, il n’y aura pas de présidence par procuration ou par délégation»

En ce 4e jour de la campagne électorale, le candidat indépendant Ali Benflis a animé deux meetings, l’un à Sidi Bel-Abbès, l’autre à Tlemcen. Pour le responsable de la communication Lotfi Boumghar, qui nous a accordé un entretien téléphonique, cette journée a été exceptionnelle par le bain de foule qui a été réservé au candidat Benflis, notamment à Tlemcen. Cette ville semblait pourtant être acquise au président-candidat. Selon notre interlocuteur, les habitants de Tlemcen refusent de se laisser entraîner dans le «régionalisme». «Nous avons été très bien accueillis partout où nous sommes allés, mais à Tlemcen, nous avons ressenti une ferveur particulière. La salle était archi-comble et des écrans géants ont été installés pour ceux qui sont restés dehors», a-t-il décrit. Ali Benflis a réitéré son engagement pour une justice «indépendante» et la préservation «des deniers publics», affirmant que «si je suis élu, j’assumerais moi-même ma fonction. Il n’y aura pas de présidence par procuration ou par délégation», allusion faite au président-candidat qui délègue à des tiers le soin de mener sa campagne. A notre question de savoir ce que pense le candidat Benflis des irrégularités commises par le staff du candidat Bouteflika telles que le droit d’animer cinq fois plus de meetings que les autres candidats à la présidentielle, M. Boumghar a répondu que «ce n’est pas la seule irrégularité que nous avons relevée». «Malgré cela, il y en a qui ont été virés de leurs meetings», a-t-il souligné avec ironie, ajoutant que «le dernier mot reviendra au peuple le jour du vote». Concernant la visite en Algérie du chef de la diplomatie américaine John Kerry, en ce moment précis de la campagne électorale, M. Boumghar a révélé «que M. Benflis n'en pense rien. Il attend les déclarations de John Kerry pour pouvoir se prononcer».
Mohamed El-Ghazi