Les Mozabites : «Nos frères malékites n’ont rien à voir avec la manifestation d’extrémistes à Metlili»
Des citoyens de Ghardaïa nous écrivent pour appeler à la solidarité entre les communautés ibadite et malékite tout en dénonçant les agissements des extrémistes religieux qui ont organisé la manifestation de Metlili appelant à l’excommunication des ibadites. Les citoyens appartenant à la communauté ibadite de la région du M’zab se disent convaincus que leurs frères malékites n’ont rien à voir avec les slogans hostiles scandés par des extrémistes ayant répondu à un appel lancé par un prédicateur salafiste algérien, Mohamed Hamen, lors d'un séminaire qui s’est tenu dans un pays arabe. «Ceux qui ont organisé la marche ne représentent qu’un groupuscule d’extrémistes islamistes ayant suivi le prédicateur voulant créer des dissensions entre les communautés et installer un climat de division et de haine» entre les frères de la vallée du M’zab, soulignent les citoyens qui se disent «convaincus que les malékites ne vont pas tarder à faire entendre leurs voix pour se démarquer de ce discours violent et haineux». Ils se disent confiants en la sagesse de leurs frères malékites qui vont certainement «sortir de leur silence» et dénoncer «les extrémistes qui ont mené la marche de Metlili et profané la terre de nos martyrs à quelques mètres seulement de la tombe de Moufdi Zakaria». Il est à rappeler qu’une vidéo circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux concernant une marche de protestation menée par des militants intégristes scandant des slogans anti-ibadites tel que «La Ilah illa Allah, el-ibadhi ‘aduw Allah !» (les ibadites ennemis de Dieu). Des thèses takfiristes relayées par la chaîne de télévision intégriste à capitaux saoudiens Iqraa qui assimile les ibadites aux «kharidjites». Pour contrer ce discours, des citoyens de la ville de Berriane comptent organiser, comme nous l’avons déjà annoncé, une contremarche, le 29 mars prochain, pour dénoncer cette action takfiriste qu’ils qualifient de «première», considérant le slogan scandé par les manifestants comme un «appel à la fitna et à la division». Les initiateurs de cette contre-manifestation disent avoir attendu une réaction officielle des autorités, en vain. D’aucuns redoutent une nouvelle escalade entre les groupes de jeunes des deux communautés rivales, après l’accalmie qui règne dans ce deuxième ksar de la vallée du M’zab depuis plusieurs semaines.
Meriem Sassi