Le candidat Ali Benflis à Al-Arabiya : «Je ne me retirerai de la course sous aucun prétexte»
Dans une interview réalisée en duplex avec la chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya, aujourd’hui vendredi, le candidat à la présidentielle Ali Benflis a estimé que la «fraude électorale a déjà commencé», en se référant aux plaintes qu’il avait formulées au Conseil constitutionnel lors du dépôt du dossier des formulaires de candidature. A la question du journaliste s’il pensait, alors, se retirer de la course électorale, puisqu’il considère que le scrutin était biaisé, Benflis se dit déterminé à aller jusqu’au bout, au motif que «le peuple cette fois-ci n’acceptera pas que sa volonté soit confisquée, comme cela s’est passé en 2004». Loin d’être rassuré par l’engagement du gouvernement à garantir un scrutin régulier, Benflis souligne qu’il sillonne toutes les régions du pays pour expliquer aux citoyens «comment faire pour défendre leurs voix au moment du dépouillement des bulletins de vote». Dans le même sillage, il considère que les appels au boycott «arrangent plutôt les partisans du statu quo», dans le sens où une faible participation populaire augmenterait, selon lui, les risques de la fraude. Interrogé sur le rôle de l’armée, Benflis répond que l’institution militaire «est très consciente des changements survenus dans le pays» et que, par conséquent, il n’imagine pas qu’elle va «s’impliquer dans le processus électoral actuel». «Si un jour l’armée algérienne a été impliquée dans les affaires politiques, a-t-il précisé, c’était pour une raison justifiée.» Sur la question de la réconciliation nationale et de sa position sur les appels réclamant la réhabilitation du FIS dans la vie politique, l’invité d’Al-Arabiya s’est montré plus ambigu, en déclarant que s’il est élu président de la République, il œuvrera au «renforcement de la réconciliation nationale» et appellera à «un dialogue global associant tous les acteurs politiques, en vue de la mise en œuvre d’une Constitution consensuelle».
R. Mahmoudi