Des renforts de police dépêchés à Ali-Mendjeli pour affronter les gangs
Des unités spéciales de la police ont été dépêchées ce samedi soir à la nouvelle ville d’Ali-Mendjeli, à Constantine, au voisinage numéro 14, où l’insécurité a atteint un niveau alarmant, a-t-on appris de sources locales. En effet, des gangs organisés font la loi depuis plusieurs mois dans cette banlieue, en l’absence des forces de l’ordre. «Nous vivons un calvaire, le jour comme la nuit. Parfois, nous ne pouvons même pas sortir de la maison. Ils agressent tout le monde, sans exception et saccagent nos biens», témoignent, terrorisés, des habitants de ce quartier auquel a été donné le nom pompeux de «nouvelle ville» et qui, en fait, n’est qu’une suite d’immeubles à l’architecture hideuse comme il s’en trouve partout en Algérie. Jeudi passé, des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et ces groupes de jeunes délinquants, dont le nombre se compte par dizaines. Cinq policiers ont été blessés et huit voyous ont été interpellés lors de ces affrontements. Ces gangs, dont les membres sont munis d’armes blanches, squattent les terrasses des immeubles et jettent des pierres et même des cocktails Molotov sur les passants, témoignent des riverains lassés par l’absence de l’Etat face à ces hordes sauvages qui font la loi. Au lieu de construire des sûretés urbaines comme l’avait promis la direction générale de la Sûreté nationale, cette dernière a établi des postes de police ne dépassant pas cinq ou six agents. Les interventions sporadiques des unités spéciales de la DGSN sont obsolètes et ne règlent pas le problème, constatent avec regret les habitants de cette banlieue qui a été secouée par l’assassinat de deux enfants par deux pervers, en mars 2013. Selon nos informations, les bandes criminelles organisées attaquent par surprise et se cachent entre les immeubles ou dans les champs situés en mitoyenneté de l’unité de voisinage 14. Ces truands sont munis de casques et de cagoules et ne peuvent pas être reconnus. Ils font partie des familles délocalisés des deux bidonvilles d’Oued El-Had et Fedj Errih, a-t-on appris sur place. Alors que les habitants exigent des autorités de se pencher sérieusement sur leur situation, les policiers de Constantine admettent leur incapacité à juguler cette violence et mettent en avant la nécessité impérieuse de renforcer les unités d’intervention et de permettre aux policiers d'assumer leur mission de rétablissement de l'ordre et ne pas servir de boucs-émissaires, comme cela s'est passé à Ghardaïa.
De Constantine, Houneïda Acil