Ce que cherche Abassi
Par Kamel Moulfi – En lisant entre les lignes la déclaration de l’ancien chef du FIS dissous, Abassi Madani, on comprend que celui-ci pense qu'il y aura une phase de transition après la présidentielle. En tout cas, il compte sur cette phase pour relancer le FIS à partir de ce qui lui reste d'anciens militants et avec des nouveaux qui rejoignent ses idées. Il se prépare pour l'après-17 avril. Certains lui auraient promis de lui faire une place sous un autre nom, alors que la Charte sur la réconciliation ferme la porte à cette éventualité. D'autres voix reprennent le refrain sur l'existence réelle de ce courant dans la société et répètent qu'il faut lui faire une place, alors qu'il a été balayé, une grande partie de ses éléments se retrouvant dans les autres partis et ayant perdu leur identité FIS. Mais si une nouvelle «chance» était donnée à ce parti extrémiste et qu'on l'aidait à rebondir, il réussirait à remobiliser, mais de façon très limitée, sur la base du discours qu'il tient dans sa déclaration et qui n'est pas différent de celui des boycotteurs et du mouvement Barakat, par exemple. Le FIS pense peut-être que le DRS va relâcher la prise et que les islamistes radicaux pourront bénéficier de l'impunité comme à la fin des années 80. L'obstacle majeur au FIS, ce sont les services de sécurité et l'armée surtout ; Abassi Madani souhaite qu'elle retourne dans les casernes et qu’elle le laisse faire. Autre obstacle majeur au FIS dissous : les dirigeants de ce parti ne savent pas ou feignent de ne pas savoir que la décennie noire est mise globalement sur le compte de leur parti et que les Algériens ne veulent plus la revivre. Cela, Abassi Madani n’en parle pas dans sa déclaration. Le clan présidentiel peut profiter de cette déclaration pour se présenter comme le rempart contre le FIS. Abassi Madani le dit : 22 ans ont passé depuis janvier 92, la société n'est plus la même. C'est pour cela qu'il cherche des alliés.
K. M.
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