Ces lapsus révélateurs de Sellal et Saïdani qui confirment que Bouteflika est l’otage d’un clan
Deux «lapsus révélateurs», et simultanés, dans les discours électoraux de Sellal et Saïdani confirment la thèse d'Algeriepatriotique, selon laquelle le clan présidentiel a forcé la main à Bouteflika alors que celui-ci voulait effectivement se retirer, depuis 2009 déjà. Voici ce qu’a dit Sellal à Blida : «Bien que Bouteflika soit malade, nous l'avons convaincu de se présenter pour un quatrième mandat.» Et Saïdani à Oran : «Bouteflika ne comptait pas se présenter (il a répondu à l’appel du peuple).» Bouteflika est donc bel et bien l'otage du clan qui l'utilise pour arriver à ses fins, comme l’avait souligné Algeriepatriotique, dans deux articles que nous avons publiés les 16 janvier et 23 janvier 2014 (*) bien avant l'annonce de sa candidature. A travers nombre d’indices, surtout des déclarations de membres du clan présidentiel, Abdelaziz Bouteflika, malade, est apparu, depuis que la question de sa candidature a été publiquement évoquée par ses partisans, comme un «otage» qui «doit» briguer un quatrième mandat «à l’insu de son propre gré », avions-nous fait remarquer. Les déclarations de Sellal et Saïdani valident l’hypothèse émise par Algeriepatriotique (article du 23 janvier 2014), qui faisait observer que «les personnalités politiques qui laïussent, très certains, sur un quatrième mandat pour Bouteflika, se sont adjugé le droit de parler en son nom sans qu’ils soient mandatés pour ce faire». Le battage fait par Saïdani, Benyounès et Ghoul, principalement autour de la candidature de Bouteflika avant qu’elle ne soit annoncée, était destiné en fait à justifier les «appels» des organisations, comme l’UGTA, et des responsables en vue, comme Bensalah, qui ont été, de toute évidence, chargés de rendre crédible l’idée des sollicitations de la société civile que Sellal, en tant que Premier ministre, a eu pour mission de «constater sur le terrain». Le clan présidentiel est maintenant obligé d’expliquer la contradiction entre l’engagement du président de la République, pris lors de sa visite à Sétif en mai 2012, de quitter le pouvoir en même temps que toute sa génération, et la recherche, deux ans après, d’un quatrième mandat alors que tout indique que sa maladie qui l’empêche de faire lui-même sa campagne électorale est un obstacle majeur qui lui rendra difficile l’exercice normal de la fonction de chef de l’Etat. «Nous ne sommes plus aptes», avait déclaré Bouteflika à Sétif un an avant l’AVC qui l’a contraint à l’hospitalisation puis à la réduction de son activité comme président. Le staff électoral du président Bouteflika veut combattre l’idée qui circule dans l’opinion publique relayée dans les médias : Bouteflika «s’accroche au pouvoir coûte que coûte» et «veut mourir président». Tout le problème du staff de campagne dirigé par Sellal est de concocter une bonne riposte à cette contradiction : comment Bouteflika peut-il annoncer, en mai 2012, son retrait au profit de la nouvelle génération, et s’obstiner à prendre un quatrième mandat, en avril 2014, alors qu’entretemps il a été l’objet d’un AVC ? «Il veut continuer à se sacrifier pour le peuple», avait trouvé Ouyahia comme réponse à un journaliste d’une chaîne de télévision privée qui lui posait la question à ce sujet. La seule explication a été avancée par Algériepatriotique au début de cette année et elle se confirme : Bouteflika est l’otage d’un clan.
Karim Bouali
(*) Amar Saïdani : «Bouteflika ne veut pas se présenter à l’élection présidentielle d’avril prochain»