Le RCD appelle l’ANP à être en «phase» avec les aspirations du peuple
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) appelle l’Armée nationale populaire à être en phase avec son peuple en écoutant et en répondant à ses véritables aspirations. Des aspirations de changement qui s’expriment tous les jours à travers divers moyens. «Notre salut est dans la rénovation nationale qui doit tout inventer et tout oser. Il appartient aux nouvelles générations d’assumer et de concrétiser une phase transitoire qui mène la nation vers les horizons qu’autorisent ses sacrifices et ses ressources et que requièrent des mutations mondiales en perpétuel mouvement », souligne, dans un communiqué le RCD qui boycotte la présidentielle du 17 avril. Il se dit plus que jamais convaincu que l’élection du 17 avril est «aussi inopportune que dangereuse». Car «au soir du vote, elle se terminera comme tous les autres scrutins avec les invariables chikayate des clans d’un même système». Pour ce parti, «l’hypothèque sur la légitimité politique du pouvoir sera plus pendante que jamais», estimant que «cette épreuve de trop pouvait être évitée par la constitution d’une commission indépendante d’organisation et de gestion des élections que tous les participants ont refusée». Pour le RCD, en assumant ce refus, les forces du conservatisme qui prennent part à cette élection se sont engagées dans une guerre des clans. Le RCD évoque ainsi le rôle de l’armée en se référant à l’histoire de l’Algérie. «L’armée algérienne a pu libérer le pays parce qu’elle était en phase avec la demande du peuple et le combat anticolonialiste. La guerre de Libération fut un succès parce qu’elle était menée pour un objectif consensuel précis : l’indépendance», précise ce parti qui considère qu’à un certain niveau de responsabilité, l’Histoire ne pardonne pas la récurrence des aveuglements.»
Tensions latentes
Le RCD évoque, dans ce contexte, les tensions latentes qui traversent l’armée et qui placent l’Algérie dans une situation qui interpelle tout patriote soucieux de la stabilité du pays». Des tensions qui se caractérisent notamment par «des interventions des personnages se revendiquant de cautions de cercles militaires, qui demandent, voire annoncent, des initiatives de reprise en main du pouvoir politique par l’armée». Et pour ce parti, les mises en garde que vient d’adresser le chef d’Etat à ces déclarations renseignent sur le climat délétère qui règne au sein de cette institution. «La pire des éventualités pour le pays et l’armée elle-même serait de voir cette dernière aspirée dans des aventures auxquelles elle ne peut ni ne doit faire face.» «De tous les pays victimes d’autocraties semblables à celle qui a pris en otage le destin algérien, seule la Tunisie – qui s’est protégée de l’emprise d’une armée politique – est en train de vivre une mutation démocratique viable et relativement apaisée», affirme-t-il. «Le FLN qui avait orienté et encadré l’ALN a accompli sa mission en tant que front parce qu’il a su rassembler et mobiliser toutes les sensibilités politiques du pays», rappelle-t-on, considérant, ainsi, que «l’assimilation de l’ANP à l’ALN ou du FLN d’aujourd’hui à celui de la guerre de Libération est au minimum un abus de langage». Pour le RCD, la solution au drame algérien est encore possible. «Elle n’est ni facile ni évidente, et chaque jour qui passe en rend la réalisation plus aléatoire. Cette solution appelle audace, lucidité, courage et intelligence», insiste ce parti qui ne cache pas ses inquiétudes pour l’avenir de l’Algérie qui se trouve dans une impasse dangereuse.
Sonia B.