Appelant à une «transition démocratique» : le FFS se prépare à intégrer la prochain gouvernement
Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Bettatache, s’est réjoui, dans une déclaration rendue publique hier samedi, de l’adhésion de nombreux acteurs à sa proposition d’aller vers «une transition démocratique», après l’élection présidentielle du 17 avril. Selon nos informations, ce discours de la direction du plus vieux parti de l’opposition en Algérie serait destiné à légitimer, en amont, une décision mûrie depuis plusieurs semaines pour intégrer la coalition gouvernementale qui sera formée juste après les élections. Une décision qui devrait couronner une longue période de rapprochement avec certaines sphères du pouvoir, et le cautionnement de la politique du président sortant. Si le FFS a décidé de ne pas prendre part à l’élection présidentielle, il s’est néanmoins vite démarqué des appels au boycott, pour rester dans une posture neutre qui, politiquement, ne peut que profiter aux partisans du quatrième mandat. Selon nos sources, deux personnalités du parti feraient partie de la prochaine équipe gouvernementale. Il s’agit d'Ahmed Bettatache et de l’ex-président de la LADDH, Mustapha Bouchachi, qui a récemment démissionné de l’APN -une première dans l'histoire de cette assemblée. Ce dernier est surtout connu pour sa proximité avec le groupe dit des «Hamrouchiens» au sein du FFS qui comprend notamment Salima Ghezali et Rachid Halet, membres du présidium du parti, institué lors du 5e congrès suite à la démission de Hocine Aït Ahmed, et qui compte également l’ancien ministre sous Brahimi, Mohand Amokrane Chérifi, l’ex-premier secrétaire Ali Laskri, Aziz Bahloul, neveu du leader historique du FFS, et Saïda Chemlal, députée de la wilaya de Béjaïa. Dans sa déclaration, Ahmed Bettatache a évité de préciser quels sont les autres acteurs politiques acquis à son appel pour une transition démocratique et quels sont les termes exacts de cette transition pour laquelle il milite. On sait néanmoins que les dirigeants de l’ex-FIS ont aussi plaidé pour une transition et «un nouveau consensus national» qui permettrait notamment au parti dissous d’être réhabilité et de reprendre ses activités.
R. Mahmoudi