Marche populaire le 15 avril à Batna pour le changement du système
Le Mouvement culturel amazigh (MCA) appelle à une marche populaire le 15 avril dans la ville de Batna pour «un boycott massif» de l’élection présidentielle. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le MCA précise que cette marche aura lieu de l’université Hadj-Lakhdar à la place des Martyrs. Le mot d’ordre du boycott massif de la présidentielle est justifié, explique ce mouvement, par le fait que «l’objectif (du scrutin) ne vise rien d’autre que le prolongement d’un système qui a ruiné le pays et humilié la nation». Les initiateurs de cet appel veulent ainsi «dire très haut ce que pensent les citoyens des Aurès tout bas». Ces citoyens, ajoute-t-on dans le communiqué, ont fait «leur choix pour la citoyenneté contre le tribalisme, leur amour de la diversité contre la stigmatisation et la ghettoïsation, leur option pour la liberté et la démocratie contre la dictature et la corruption». Le MCA dit militer pour «le changement et l’Etat démocratique et social promis par Novembre, particulièrement en ces instants de reniement national organisé ». C’est aussi l’occasion pour les militants de ce mouvement de rappeler, «au-delà de la mascarade du 17 avril prochain, l’exigence de l’officialisation de la langue amazighe, l’obligation de son enseignement partout en Algérie et l’organisation des mêmes activités aussi bien nationales qu’internationales que celles faites pour la langue et la culture arabes, et la culture islamique». Le MCA dénonce le fait que « malgré les sacrifices de la société civile, la région accuse toujours un retard, souffre de la marginalisation et de la hogra ». Le mouvement est également revenu sur les propos injurieux d’Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Bouteflika, sur les Chaouis. «En provoquant les Algériens, qui par l’insulte, qui par la ségrégation, qui par la suspicion au patriotisme, le pouvoir préfère les opposer entre eux pour faire oublier ses forfaits au lieu de les mobiliser pour consolider leur patriotisme, construire la démocratie citoyenne et édifier le développement», dénonce ce mouvement.
Sonia B.